Politique

Abdelbari Zemzmi : «Les islamistes ont plus de chance dans les communales»

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ALM : Comment évaluez-vous le climat général de la préparation aux communales 2009 ?
Abdelbari Zemzmi : Je crois que le problème qui persiste toujours concernant les élections au Maroc est le taux de participation qui a été très minime lors des dernières élections législatives. Les partis politiques tablent sur une forte participation et sur une mobilisation des citoyens. Il faut dire que la faible participation réduit l’importance des élections et ne permet pas d’atteindre les objectifs souhaités.
 
Comment voyez-vous les chances des islamistes pour les prochaines élections ?
D’une manière générale, je dirais que les citoyens n’ont plus confiance dans les partis politiques mais si on établit une comparaison entre les différents partis politiques l’on va constater que les islamistes ont plus de chance vu qu’ils bénéficient de la confiance des électeurs grâce à leur crédibilité. Ceci s’explique par le fait que le peuple marocain est un peuple musulman et que le message religieux lui est très proche.

Certains accusent les partis  islamistes d’exploiter la religion à des fins politiciennes. Que répondez-vous à cela ?
En réalité, ils sont nombreux à nous accuser d’exploiter l’Islam pour des raisons politiques. Ceux qui nous accusent de cela doivent apporter des preuves et établir les faits. Il s’agit tout simplement d’une fausse accusation. Nous acceptons le débat responsable et constructif entre les partis politiques, mais nous refusons les mensonges.
 
Comptez-vous entamer des négociations en vue d’établir des alliances notamment avec des partis à vocation islamiste ? Non, nous ne pensons absolument pas aux alliances. Si on avait l’intention de s’allier à ces formations on l’aurait fait bien avant les élections. Nous ne voyons aucune utilité aux alliances et nous n’en avons pas besoin. En plus, les alliances ont des objectifs politiques.  Certes, il est souvent obligatoire de s’allier avec des partis en raison des spécificités de chaque commune. Mais, il s’agit là d’alliances temporaires et passagères qui ne revêtent aucune importance.

Où en êtes-vous dans le cadre des préparatifs ?
Pour l’instant, nous sommes en train d’établir nos listes électorales. Les communales s’annonçant et nous sommes pressés un peu par le temps. Il est question pour nous de présenter des listes de candidats qui soient dignes de ce nom. Nous cherchons des candidats honnêtes. On ne peut pas garantir que tous les candidats de nos listes soient honnêtes, mais nous avons intérêt à ce que la majorité des candidats le soient.

Quels sont les arguments que vous allez mettre en avant pour convaincre votre électeur ?
Nos arguments sont les mêmes que ceux des dernières élections législatives. Nous ne promettons pas aux électeurs des projets irréalisables. Nous ne présentons à nos électeurs  que ce que nous avons réalisé et on leur explique comment nous travaillons. 

Que pensez-vous de la participation des femmes ?
Au Koweït, la Koutla salafiste au Parlement koweïtien vient d’édicter une fatwa qui interdit aux femmes de se présenter aux élections et de faire ainsi de la politique. Ils estiment que la tutelle politique selon la Charia est une compétence exclusive de l’homme et qu’elle est interdite à la femme. Ce n’est pas vrai. L’Islam ne s’oppose nullement à cela. Le principe est que la femme, du temps du Prophète par exemple, était une référence dans les questions religieuses. Au sein du PRV, nous avons un nombre important de femmes qui vont se présenter aux élections. Le seul problème qui se pose est celui du manque de femmes qui s’intéressent à la politique. Il s’agit donc de trouver des femmes qui veulent faire de la politique. Et il est question en plus de sélectionner celles qui sont honnêtes et qualifiées.

Tout le monde s’accorde aujourd’hui pour dire que le principal défi des élections du 12 juin est le taux de participation. Qu’en pensez-vous ?
Auparavant, il se posait le problème de la transparence des élections. Aujourd’hui, il est plus question de participation des citoyens aux élections. Dans le passé, l’administration intervenait directement sur le déroulement des élections ainsi que sur leurs résultats. Chose qui a provoqué chez le citoyen un sentiment de méfiance. Ce citoyen ne voyait pas l’utilité du vote d’où un faible taux  de participation. Aujourd’hui, l’administration n’intervient pas sur les élections mais il s’agit là d’une non-intervention négative car elle laisse la porte ouverte aux trafiquants des élections. Je crois qu’actuellement le principal défi est la transparence des élections qui est la seule susceptible de redonner confiance aux citoyens.

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