Politique

Benkirane en mode campagne

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C’est en chef de parti conscient de ce que deux ans de pouvoir ont sérieusement entamé le capital de sympathie dont bénéficiaient les siens que Abdelilah Benkirane s’est posé samedi à Rabat à la session ordinaire du conseil national du groupe des conseillers du PJD.

Organisée sur le thème «La gestion des affaires publiques comme levier de l’édification démocratique», cette nouvelle session du conseil national des conseillers du PJD laisse penser que ce parti se prépare aux élections municipales, nonobstant les critiques qu’il formule sur leur déroulement.

Apparemment attentif à ce que la présence de son parti à la Chambre des conseillers n’est pas de nature à faire contrepoids à celle de ses rivaux et à lui épargner de rudes empoignades à chaque fois qu’il y prend la parole, le chef de la formation majoritaire a harangué son auditoire avec la verve et la fougue d’un chef militaire menant ses troupes au combat. Abdelilah Benkirane a donc donné samedi devant les conseillers de son parti l’impression d’être déjà entré en campagne.

Il a aussi présenté de lui l’image sinon de celui qui ne doute pas de ce que les urnes lui seront à nouveau plus que favorables, du moins de celui qui croit que son crédit lui vaudra un score honorable aux consultations électorales qui se dessinent à l’horizon proche. Il a laissé entendre que ce sera le juste prix de l’honnêteté et de l’abnégation dont font montre les responsables de son parti. Mais auparavant, comme à son habitude, le leader du PJD est parti en guerre contre les «corrompus» et contre tous ceux qui s’essayent à «faire capoter l’expérience de gestion du PJD».

Il a demandé aux conseillers de son parti de ne pas tomber dans le piège de la polémique avec leurs critiques et, plutôt que de leur répondre sur le même ton, de leur rétorquer par «un comportement sans reproche, aux antipodes de celui dont eux font montre». Mettant en garde son auditoire contre d’éventuelles nouvelles attaques, car «ceux qui veulent faire capoter l’expérience du PJD sont nombreux», il a averti ses conseillers de ce qu’ils sont surveillés et leur «a demandé de ne pas prêter le flanc à la critique et de ne pas mettre en péril leur crédit au sein du peuple».

Crédit qu’il a affirmé devoir pour partie à une gestion municipale dont  Ksar El Kébir et  Temara sont des modèles ; ces villes ayant rétrogradé après le départ des Pjdistes. «Le peuple a besoin de vous», a-t-il lancé à ses conseillers à la Chambre avant de parler de l’action de son gouvernement. Le leader du PJD a considéré que le crédit de son équipe vient de ce qu’elle ose ce que les autres craignent d’entreprendre. 

Nous ne sommes pas aux affaires afin de préserver nos situations, de perpétuer nos positions mais nous sommes aux avant-postes afin de nous mettre au service de la Nation et afin d’entreprendre ce que personne n’a osé faire avant nous, a-t-il déclaré en substance avant d’énumérer quelques-unes des mesures prises par son équipe telles que la fiscalité, la Caisse de compensation et celle des retraites.

«Ce gouvernement est là pour opérer les réformes nécessaires et il le fera», a-t-il clamé sous les applaudissements de l’assistance. Fort de l’appui des siens, Abdelilah Benkirane a lancé un appel en direction de l’opposition lui demandant de «changer d’approche si véritablement elle a à cœur l’intérêt national».

Les partis politiques sont des acteurs essentiels à l’exercice de la démocratie pour qu’il soit porté atteinte à leur image pas des agissements inconsidérés, a-t-il laissé entendre en évoquant l’épisode des ânes protestataires de Hamid Chabat.

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