Politique

Reprise aujourd’hui des pourparlers sur l’affaire du Sahara : Les divergences au sein du Polisario pèsent sur les négociations de Manhasset

Jamais la position du Polisario n’aura été aussi faible qu’elle ne l’est aujourd’hui. Décidément, cette entité n’a encore et toujours rien à mettre sur la table de négociations, ce qui la met en contradiction avec l’esprit et la lettre de la résolution 1783. C’est ce qui a amené plusieurs observateurs à ne pas entrevoir de « changement » notable lors de cette troisième manche de négociations, que la dernière résolution du Conseil de sécurité a voulu «substantielles». À part les termes du défunt «Plan Baker», que l’ONU elle-même a jugé «inapplicable», le Polisario n’a pratiquement rien à proposer. Pas plus d’ailleurs que son mentor algérien, à l’origine de la récente escalade qu’il a dirigée à partir de la zone démilitarisée de Tifariti. Le simulacre de congrès du Polisario, annoncé en grande pompe, n’a finalement donné lieu à aucun changement, ni à la tête de cette entité, ni dans ses structures, et encore moins dans son discours. Cette situation a aggravé le malaise de la population sahraouie séquestrée, dont une partie non négligeable a déclaré sa dissidence vis-à-vis de Mohamed Abdelaziz qui a été reconduit pour la « énième fois » à la tête du Polisario. Mieux encore, les dissidents, rassemblés fin décembre à Tifariti, ont clairement manifesté leur adhésion et leur soutien à la proposition d’autonomie qualifiée de « réaliste » et de « réalisable » pour négocier une solution politique juste et définitive au conflit créé autour des provinces du Sud. L’historique congrès de Gjijimat, organisé par un groupe d’opposants à Mohamed Abdelaziz, parallèlement au 12ème soi-disant congrès, a révélé l’état de déconfiture avancé du front. Le recours à la phraséologie guerrière, lors de ce rassemblement, n’a fait que décrédibiliser davantage ce front aux yeux de la communauté internationale, puisqu’il s’inscrit en porte-à-faux avec l’appel du Conseil de sécurité à engager des négociations sur la base du «sérieux» et de «la bonne foi». Le Maroc, qui a rejeté vigoureusement ces menaces, se trouve quant à lui en position de force. Fort non seulement de la légitimité de sa position mais aussi de sa proposition d’autonomie, saluée comme étant «crédible» et «sérieuse», le Royaume trouve en face de lui une partie adverse disloquée.
Outre son déchirement interne, qui met entre parenthèses sa «représentativité» prétendue des Sahraouis, le Polisario a également, et  sérieusement, desservi sa «cause» illusoire à l’échelle internationale. La tenue de son « congrès » dans la zone tampon de Tifariti a constitué une grave violation de l’accord de cessez-le-feu conclu le 6 septembre 1991, sous l’égide des Nations unies. Au même titre que sa vieille nouvelle menace de «retour aux armes», proférée par Mohamed Abdelaziz au lendemain du «congrès». En optant pour cette tonalité va-t-en-guerre, ce dernier aura déjà démontré son intention de ne pas donner sa chance au processus de Manhasset.


 

Le Royaume représenté par une importante délégation


Le Royaume du Maroc prend part, du 7 au 9 janvier à Manhasset, au troisième round du processus de négociations relatif au différend régional sur le Sahara marocain, avec une importante délégation, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération. La délégation marocaine est composée de Chakib Benmoussa, ministre de l’Intérieur, Taib Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Khalli Henna Ould Errachid, président du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas), Mohamed Yassine Mansouri, directeur général des Etudes et de la Documentation (DGED). La délégation est accompagnée des conseillers  Mohamed Saleh Tamek, wali de la Région de Oued Eddahab-Lagouira et Maouelainin Maouelainin Ben Khalihenna, secrétaire général du Corcas.

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