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Loi-cadre de l’enseignement : Le privé s’en mêle !

© D.R

L’Alliance de l’enseignement privé vient de tenir son 10ème forum national

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La 10ème édition du Forum national de l’Alliance de l’enseignement privé a permis à ses membres de porter sur la voie publique leurs recommandations par rapport au projet de loi-cadre 51-17 en cours de traitement, actuellement, à la Chambre des représentants. Tous demandent une implication du secteur privé propice dans l’amélioration de la réforme privilégiant l’école des connaissances selon un modèle d’équité privé/public dans le fonctionnement. Retour sur les moments forts de l’événement.

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La 10ème édition du Forum national de l’Alliance de l’enseignement privé au Centre national de formation de Rabat, qui s’est tenue les 3 et 4 mai, a permis de dévoiler les  recommandations de tout un secteur réunissant les établissements du primaire jusqu’au lycée. Le dénominateur commun étant la nécessité de se positionner dans le secteur de l’enseignement dans le cadre du projet de loi 17-51 régissant le système éducatif, en cours de traitement à la Chambre des représentants. Pour rappel, ce nouveau dispositif légal vise à l’édification d’une nouvelle école ouverte à tous.
L’Alliance soulève, cependant, plusieurs remarques concernant le processus d’élaboration dudit projet de loi. 

Déjà, les membres ont saisi l’occasion d’être réunis en présence des représentants du ministère pour souligner que «l’enseignement privé est une partie intégrante du système éducatif et représente un élément fondamental de l’école marocaine qui ne peut être ignoré». Des réserves ont été exprimées par le corps de métier sur la méthodologie adoptée dans l’élaboration de la version finale du projet de loi-cadre. Selon les membres, «l’ambiguïté quant aux articles 13 et 14 régissant l’enseignement privé mérite d’être levée, lors d’une prochaine discussion avec le ministère de tutelle avant la mise en application de cette loi».

«Nous souhaitons être présents pour échanger et participer à l’élaboration de cette loi. Cette dernière en effet stipule la révision des frais de scolarité mais nous souhaitons savoir sur quelle base. Quels sont les critères en somme qui seront pris pour la détermination des prix», explique M. Anouar Hamdi, vice-président de l’Alliance de l’enseignement privé et directeur d’une école privée à Meknès. Les membres de l’Alliance comptent bien, à travers leur représentativité régionale dans le secteur privé du préscolaire au lycée, faire passer les messages clés pour une amélioration de l’éducation au Maroc et ce, même dans le privé.

Pour l’heure, ils sont tous unanimes à déplorer l’absence de vision claire du ministère en matière de formation et de réhabilitation des ressources humaines. Le communiqué de presse est clair. Pour eux, «c’est ce qui explique les dysfonctionnements enregistrés sur la scène de l’éducation nationale au niveau du recrutement des enseignants».

 «Le groupement s’est clairement indigné du non-respect du ministère de ses engagements envers le secteur pour ne citer que l’accord-cadre signé entre le gouvernement et les représentants du secteur le 8 mai 2007. Cet accord portait entre autres sur la formation des enseignants et des incitations fiscales». «Nous aspirons à avoir des possibilités d’évolution identique entre le public et le privé; ce qui n’est malheureusement pas le cas et la promotion intellectuelle n’est pas encore à l’ordre du jour dans le secteur privé», se désole M. Hamdi. En clair, la réforme de l’éducation devra intégrer cette donne pour l’établissement d’un cadre pour l’enseignant du privé dans un souci d’équité public-privé…

Les membres de l’Alliance souhaitent que «les cadres du secteur privé bénéficient des possibilités de formation de base et continues offertes aux cadres du secteur de l’éducation publique étant donné que la cible principale est l’élève marocain. L’idée serait de réfléchir à un mécanisme permettant de financer cette opération via les fonds alloués à la formation versés à la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS)».

Pour eux, «la politique à adopter devra être claire pour assurer la stabilité des ressources humaines travaillant dans le primaire privé et instaurant les principes d’égalité des chances et d’équité accordés par l’Etat à tous les membres du secteur de l’éducation et de l’enseignement, indépendamment de leur affiliation au secteur public ou privé».

Les enjeux sont clairs et renvoient tous au renforcement de la place de l’enseignement privé, nécessaire à l’amélioration du système éducatif. Cette dernière devant passer également par la diversification des modèles pédagogiques.

Sur un registre plus pratique ayant trait plus à l’exploitation proprement dite, l’Alliance appelle «à la création d’un guichet unique qui permettra de traiter les dossiers du secteur de l’enseignement privé de telle sorte à faciliter la gestion des établissements privés dans laquelle interviennent plusieurs secteurs ministériels».

La liste des doléances est longue… Et la vision encourage l’école des connaissances et l’ouverture d’esprit.

Une représentation de l’enseignement privé au sein des différentes instances du secteur pour ne citer que le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, les conseils d’administration des Académies régionales  de l’éducation et de la formation et les CRI (Centres régionaux d’investissement) devrait permettre de créer cet échange nécessaire pour l’établissement d’une réforme moderne. Pour l’heure, il y a un membre uniquement dans ledit conseil qui représente l’enseignement privé sur les 92. Un changement qui dépend, cela dit, d’une décision gouvernementale…

«Notre drame c’est que l’école ferme à 18h alors que les bibliothèques, les espaces verts, les terrains de sport, les sanitaires peuvent être utiles pour le développement personnel de l’enfant  à la lumière de ce qui se passe à l’étranger», déplore également M. Hamdi. Le projet de loi 51-17 devrait tenir compte de certaines données pour sortir des schémas classiques et donner définitivement un nouveau souffle au système éducatif marocain et ce, indépendamment du secteur (privé ou public).

L’exercice n’est pas simple mais il en vaut la chandelle. Le projet de société en dépend.

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Abdelhadi Zouiten*, président d’honneur de l’Alliance de l’enseignement privé

«Ce n’est pas le rôle de l’Etat de fixer les frais de scolarité du secteur privé s’agissant de la libre concurrence des marchés. Et c’est dans ce sens que nous avons demandé d’être associés à l’élaboration de la loi-cadre. Nous avons été reçus par le ministre actuel mais les articles 13 et 14 régissant le secteur de l’enseignement et se rapportant à cet aspect sont très ambigus.

Les écoles privées sont des entreprises avant toute chose et si le modèle n’est pas viable, elles n’auront d’issue que de mettre la clé sous le paillasson ! Et l’Etat ne sera pas là pour venir à la rescousse dans ce cas… A mon avis, il y a d’autres moyens pour contrôler les prix, notamment à travers des référentiels mais ceci suppose une approche participative qui aujourd’hui est à déplorer. Sur un autre registre, nous sommes formels pour dire que nous devons également profiter de la formation continue car nous payons la taxe professionnelle.

Encore une fois rien n’apparaît sur ce point dans le projet de loi. En matière de ressources humaines, l’enseignement privé puise dans celles du public pour les niveaux collège et lycée à hauteur de 6.500 professeurs, soit 3% du corps de métier dans le secteur privé. Dans le cadre de la réorientation vers une exclusivité absolue, nous nous étions mis d’accord sur un délai de 6 ans dans le cadre de la vision de l’enseignement mais dans le projet de la loi-cadre, ce délai a été ramené à 4 ans, ce qui est dangereux car ça risque de favoriser l’informel!».

*Abdelhadi Zouiten est également membre de la commission permanente des métiers de l’éducation, de la formation et de la gestion au sein du Conseil supérieur de l’éducation, la formation et de la recherche scientifique. Il s’exprime, cela dit, sous la casquette exclusive de président d’honneur de l’Alliance de l’enseignement privé.

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