Economie

Al’Anbar au banc d’essai

© D.R

Gracieuse à la silhouette féline, embusquée derrière la porte d’entrée, une immense boule d’ambre entre les mains, dégageant un nuage de fumée blanche en guise de bienvenue, sa posture de yoga plonge l’oeil inquisiteur au fin fond d’un monde magique, profusément spirituel. Elle, c’est la gigantesque statue, celle d’une créature à la beauté époustouflante et au regard céleste, icône faisant office d’emblème d’Al’Anbar.
Une appellation qui puise ses origines dans cette substance qu’est l’ambre, chargé de légendes et de mystères, tout comme le lieu qui s’autoproclame Al’Anbar, ou ambre jaune, fossile imbu de fossiles, miel limpide distillant une portée mythologique, écrin végétal vraisemblablement délicat, matière millénaire utilisée en joaillerie, narguant ainsi les outrages du temps. Voilà pour la dénomination qui, à elle seule, porte sur ses frêles épaules le poids d’un lieu qui flirte avec la légende, situé à 500 mètres de l’imposante Koutoubia.
La seconde chose qui apostrophe au-delà du seuil d’entrée, c’est, bien entendu, ce lustre géant qui domine la salle et ses hôtes. Quelques pas de plus à franchir et Al’Anbar ouvre grand ses bras. Un moment d’hésitation s’invite, devant l’immense escalier plongeant au coeur de la salle et le pourtour de l’étage, jugulé par une rambarde en fer forgé et dominant la totalité de la salle. Tout autour, des rideaux rouges imprègnent l’ambiance globale de leur ocre.
L’hésitation est rapidement balayée d’un simple revers de main, lorsque de charmantes hôtesses vous abordent et vous indiquent que vous vous trouvez dans le bar à tapas et que, pour la restauration, l’on se fera un plaisir de s’occuper de vous dans la salle en bas. Accoudé au grand bar boisé ou attablé, sur des fauteuils mêlant style mauresque et design contemporain, la vue est, tout simplement, sublime. Tableaux et plantes ornementent murs et plancher, lumières feutrées concédant aux lieux leur part de magie, sons et acoustiques savamment réfléchis meublant l’atmosphère et, tout en bas, le regard décèle, au-delà de la balustrade, une tout autre ambiance.
Face à l’escalier majestueux menant à la salle, les marches sont consommées une à une, au gré des grands cierges qui les meublent et qui se consument au fur et à mesure de la descente. Une autre mélodie se dégage alors, celle où s’entremêlent murmures des dîneurs, tintements des couverts et bruissements d’eau. La magie atteint son paroxysme au sein de la salle. Les quatre colonnes la cernant ont une terminaison en fontaine, au sein de laquelle on la retrouve, la belle de l’entrée, sa boule d’ambre entre les mains, le tout en taille réduite. Une autre tonalité envahit les lieux, d’autres nuances lumineuses et acoustiques font irruption. Denrée rare dans notre pays, le service a, assurément, été au centre des préoccupations des géniteurs du projet. Un service impeccable, infaillible, frisant l’excellence. Rares sont les endroits où l’on est aussi bien servi, aussi bien cajolé et pris aux petits soins. L’un des points forts d’Al’Anbar et un 10 en ce sens ne serait aucunement exagéré.
Afin que tout se déroule selon les ambitions des responsables, un staff de professionnels est mobilisé à cet effet. Dans un ballet harmonieux, les gens qui assurent le service en salle donnent l’air d’exécuter une chorégraphie où la fausse note n’est point décelable. Du tout. Ces hommes de scène maîtrisent leur métier et ne se font de souci que pour les attablés.
En coulisses, une autre pièce se joue tous les jours, à l’abri des regards indiscrets. Une brigade composée d’une douzaine de personnes, entre cuistots et pâtissiers, travaille sans relâche dans ce qui sert de poumons du restaurant. Dans cette partie soustraite, Mohammed pour la cuisine française et Rabiâ pour la cuisine marocaine concoctent, chacun de son côté, des mets qui mettent artistiquement en scène l’un ou l’autre des répertoires gastronomiques. L’éveil culinaire que suscitent leurs plats, stimulant les papilles gustatives et flattant le palais, est un témoin, ou plutôt le témoin de ce qui se trame au sein de l’Al’Anbar.

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