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Citroën DS : Naturellement divine

© D.R

Après la Seconde Guerre mondiale, la direction Citroën donne carte blanche au bureau d’études, ce dernier ne manqua pas d’en profiter. André Lefebvre pense à une nouvelle structure pour privilégier la sécurité de la voiture et la sérénité du conducteur : il fallait éviter tout angle mort dans la vision en réduisant au maximum les pieds de pare-brise. Les portes sans encadrement naîtront de cette idée. Le capot et le pavillon sont imaginés pour être faits en un seul morceau en aluminium.
Au départ, le volant mono-branche n’avait pas convaincu l’équipe. Cependant, il permet, entre autre, de dégager le tableau de bord et de laisser la cage thoracique du conducteur dégagé en cas de choc violent avant. Ce qui lui a valu une validation à l’unanimité. Parallèlement, Paul Magès travaille sur la célèbre suspension hydropneumatique, qui fait aujourd’hui encore toute la réputation de la marque. il arrive à marier le gaz au liquide hydraulique, cela relevait à l’époque de l’inconcevable. En 1952, la presse automobile française commence à parler d´un mystérieux prototype que Citroën est en train de développer. Une berline, remplaçante de la Traction. Le secret commençait alors à peser. Il fallait donc accélérer le travail. La VGD  prenait forme au fil des saisons. L’hydraulique y est omniprésente : direction assistée, boîte de vitesses mécanique commandée par un embrayage hydraulique (ce qui supprime la pédale d’embrayage), freins à disques à l’avant (réservés à l’époque aux voitures de compétition)… Flaminion Bertoni termine le design de la future DS début 1954.  Il signe par la même occasion  l’aménagement intérieur, en particulier le tableau de bord. Début 1955, la direction Citroën décide de programmer le lancement de la VGD pour le Salon de l’automobile de Paris, en octobre. Pour le nom, le choix s’est accordé sur «DS», notamment pour l’association phonétique avec le mot «déesse» qu’on trouve chez l’équipe de bon augure. Lors de sa présentation, la DS fait l’effet d’une bombe. 749 commandes passées en 45 minutes. 12.000 en fin de journée et 80 000 voitures vendues à la fin du salon. Les carnets de commandes pour la DS affichaient complet pour 2 ans. Malheureusement, le modèle présenté manque de mise au point et va poser de nombreux problèmes aux concessionnaires et agents de la marque. Malgré toutes les critiques, hommes politiques, artistes, intellectuels et sportifs  la trouvaient à leur goût. Parmi le plus célèbre de ces partisans, le général De Gaulle qui a échappé à l’attentat du «petit Clamart» à bord d’une DS. Elle finira par tirer sa révérence le 24 avril 1975. L’exemplaire n° 1 455 746 (DS 23 Pallas à injection) sort de la chaîne ce jour-là, marquant ainsi la fin d’une voiture inimitable, originale et avant-gardiste. Elle restera cependant éternelle dans les mémoires, telle une déesse.

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