Actualité

Irak : Les oulémas intransigeants

Un boycottage sunnite du scrutin du 30 janvier 2005 « privera le gouvernement qui sera désigné par la prochaine assemblée de la légitimité qui l’autoriserait à signer des accords avec l’occupant », souligne le chef du Comité des oulémas, Hareth Mouthanna al-Dhari.
Le chef de l’influente association sunnite, rencontré par l’AFP dans son bureau de la mosquée de marbre d’Oum al-Qoura, édifiée par l’ex-président Saddam Hussein, reste intransigeant sur sa position: « Pas d’élections sous l’occupation ». « Une fois libéré, le peuple aura le droit de réviser la constitution qui sera rédigée sous l’occupation », dit-il, convaincu que le pays sera débarrassé à terme de la présence étrangère.
L’élégant religieux habillé de blanc reste insensible aux arguments selon lesquels les élections vont accélérer le passage de l’Irak de la domination étrangère à la souveraineté totale. Et il affirme que la communauté sunnite, qui a dominé l’Irak moderne, n’a rien à perdre en boycottant les élections. En fait, cette communauté se sent frustrée par la montée en puissance des chiites, majoritaires dans le pays, depuis la chute de l’ancien régime qui les réprimait. « La constitution permanente (qui sera rédigée par l’Assemblée élue) ne sera pas meilleure que la loi fondamentale que nous avons combattue dès le début », ajoute le religieux sunnite, en référence au texte adopté en mars.
Cette constitution permanente consacre le caractère fédéral de l’Irak, ce qui est considéré par beaucoup de sunnites comme une concession de taille aux Kurdes qui administrent trois provinces du nord du pays. M. Dhari a indiqué que son association maintenait son appel au boycottage des élections en dépit de démarches de nombreuses personnalités modérées sunnites, dont le dernier a été l’homme politique Adnane Pachachi, qui a été reçu samedi au siège du Comité des oulémas.
« Notre réponse a été que nous appellerons les mouvements qui ont suivi notre appel à participer aux élections si un calendrier de retrait des forces étrangères est fixé et garanti par la communauté internationale », a-t-il dit. « Quant à nous, nous n’y participerons pas, même si on obtient ce calendrier », a ajouté M. Dhari, rappelant que quelque 70 mouvements, associations et personnalités irakiennes avaient souscrit à l’appel au boycottage du comité. Le chef de l’association minimise la portée de la participation de la formation sunnite du Parti islamique irakien aux élections, en affirmant qu’il « ne représente que lui même et pas l’ensemble des sunnites ». Le porte-parole du comité, Mohammad Bachar al-Faidi, estime, de son côté, que ce parti s’est aliéné l’électorat sunnite en décidant de faire partie des institutions mises en place par les Etats-Unis. Le Parti islamique irakien, comme beaucoup d’autres formations, mène une campagne tiède pour faire connaître son programme. Seul le Parti communiste irakien a tenu un meeting à Bagdad et multiplie les affichages dans la capitale et les villes irakiennes. Les chefs de liste, dont le Premier ministre intérimaire Iyad Allaoui, défilent cependant à la télévision officielle Iraquia et s’expriment dans la presse pour faire connaître leur programme, en promettant notamment d’améliorer les conditions de sécurité et en espérant que les élections y aideraient. Les Irakiens sont appelés à élire une Assemblée nationale de 275 membres, un parlement de la zone autonome kurde de 111 membres et des conseils de provinces.

• Rouba Kabarra AFP

Articles similaires

ActualitéUne

Emission d’un nouveau timbre-poste à l’occasion du 60ème anniversaire de l’ONCF

Le Groupe Barid Al-Maghrib, en partenariat avec l’Office National des Chemins de...

ActualitéUne

Le Conseil de la concurrence alerte sur une éventuelle augmentation des prix des boissons servies dans les cafés

Le Conseil de la concurrence a annoncé que les investigations préliminaires menées...

ActualitéUne

3,3 millions d’arrivées touristiques au T1-2024

Les arrivées touristiques au Maroc ont atteint 3,3 millions de personnes au...

ActualitéUne

Téléphonie mobile : près de 56 millions d’abonnés en 2023, selon la DEPF

Le parc de la téléphonie mobile au Maroc s’est consolidé de 5,6%...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux

Articles les plus lus