Culture

L’autre combat de Hayat El Idrissi

© D.R

La chanteuse marocaine Hayat El Idrissi est très malade. Elle est atteinte d’un cancer qui touche srtout les enfants. Aujourd’hui, Hayat El idrissi est prise en charge à l’Hopital militaire de Rabat où elle subit des séances de chimiothérapie. Mais Hayat El Idrissi ne s’appitoie pas sur son sort, elle préfère ne pas trop parler de sa maladie en sachant que cela peut arriver à tout le monde et qu’il faut s’en remettre à Dieu.
La situation dans laquelle se trouve actuellement cette artiste va-t-elle éclipser sa carrière de chanteuse?
Sans doute pas puisque son nom restera toujours gravé dans les mémoires de plusieurs de ses admirateurs. Ces derniers sont Marocains mais aussi Egyptiens. En effet, Hayat El Idrissi pouvait bénéficier de son aura aux pays des pharaons. La chanteuse marocaine parle de cette époque avec nostalgie et une belle fierté. «L’Egypte m’a ouvert ses portes, j’ai pendant longtemps été respectée et admirée dans ce pays pour avoir osé interpréter les chansons d’Oum Keltoum». Le public égyptien est tombé sous le charme de la prestation de Hayat El Idrissi qui était invitée dans ce pays pendant les années 1990.
Ce public est loin d’être facile et n’accepte guère n’importe quelle interprétation des chansons de leur diva qu’ils vénèrent. «Oum Keltoum, tout comme Abdelouahab et Abdelhalim Hafed sont sacrés pour les Egyptiens», déclare Hayat El Idrissi. Et d’ajouter : «Le milieu intellectuel et artistique égyptien n’accepte pas n’importe quelle sosie d’Oum Keltoum». Une façon de dire aussi, qu’elle a su pénétrer leurs coeurs avec sa prestation. «Dans le milieu intellectuel egyptien, j’ai été acceptée et même surnommée «Kawkab al Maghreb» à l’image de «Kawkab Asharq le surnom qu’avait acquis Oum Keltoum. Hayat El Idrissi aurait été acceptée dans le milieu égyptien grâce notamment à sa posture sur scène et à sa manière saine et sereine d’interpréter Oum Keltoum.
«Tout le monde a senti que je chantais ses chansons avec respect» affirme-t-elle. Ici, la question de la sacralité est évoquée. En effet, les Egyptiens ont du mal à concevoir que n’importe qui joue le rôle d’Oum Keltoum. «La réalisatrice du film sur la vie d’Oum Keltoum a eu du mal à trouver une actrice adéquate pour jouer ce rôle difficile» explique Hayat El Idrissi. Cette dernière évoque par là la question de l’image d’Oum Keltoum. Une image qui ne doit pas être salie, souillée. Oum Keltoum est non seulement une chanteuse mais elle est porteuse de plusieurs valeurs que toute une nation cherche à préserver. C’est pour cela, que les actrices ayant déjà joué dans des films de prostitution étaient d’office éliminées par la réalisatrice égyptienne. Aussi, Hayat El Idrissi était appréciée pour sa présence sur scène. Une présence qui lui a valu plein de succès en Egypte. Mais malgré tout ce succès et toutes les propositions qui lui ont été faites dans ce pays, Hayat El Idrissi, n’a jamais pensé construire sa carrière en Egypte. «J’ai préféré rester marocaine dans mon art», clame t-elle. C’est ainsi, que Hayat El Idrissi, revient au Maroc où elle interprète des chansons des plus grands compositeurs marocains tels qu’Ahmed El Bidaoui, Abdelkader Rachdi, Nouämane Lahlou. Mais malheureusement, tous les travaux qui ont été réalisés par Hayat El Idrisssi n’ont pas eu l’impact qu’elles auraient dû avoir. Ceci est le cas d’un grand nombre d’artistes au Maroc. «Nous ne possédons pas de marché de la musique au Maroc, nos cassettes et nos albums ne sont pas diffusés, du coup, la musique au Maroc est en crise».
Ce secteur a besoin selon cette chanteuse marocaine d’investissement. «La musique doit être commercialisée, et pour cela, les artistes marocains doivent réfléchir à établir une alliance et à créer pourquoi pas une société de diffusion». Consciente de l’absence de tout encouragement de la part de l’Etat, Hayat El Idrissi fait d’autres propositions. Une façon de dire que quand on veut on peut. Un adage qui s’allie parfaitement bien avec la philosophie de cette chanteuse marocaine qui refuse de s’apitoyer sur son sort.

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