Dégradation de l’environnement : L’hécatombe

Il y a feu en la demeure. La dégradation de l’environnement coûte au Maroc 10% du PIB national annuellement. Nos experts annoncent, études et enquêtes à l’appui que notre territoire est menacé. La désertification guette et nos ressources en eau s’épuiseront progressivement. Pour palier la situation, des plans de sauvegarde ont été mis en place, mais le gap est grand.
Certains annoncent même que d’ici 2020, la disparition de la forêt de Maâmoura entraînera l’ensablement des villes de Salé et de Rabat. Et ce n’est pas tout. Nous perdons 31.000 ha de forêts par an, y compris la capacité d’y piéger le CO2, et nous perdons également 22.000 ha de bonnes terres agricoles. De plus, une étude réalisée dans le cadre du PAN pour la désertification a montré que 8 millions d’hectares de parcours sont sévèrement dégradés.
Côté ressources en eau, l’image n’est guère réjouissante. Les spécialistes annoncent un épuisement des ressources hydriques d’ici 2050. Ceci aura un impact sur les réserves des barrages qui retiennent 60 millions de mètres cubes par an et dont on attend l’irrigation de 100.000 ha par an. Le constat est d’autant plus grave que les cycles de sécheresse se raccourcissent de plus en plus.
Autrefois la sécheresse sévissait une année sur huit, mais depuis 20 ans, le rapport est d’une année sur trois, ce qui est extrêmement grave. Une étude a été réalisée dans le cadre d’un projet régional maghrébin qui concerne le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et Libye. Elle a montré que, même sans changements climatiques, les disponibilités en eau de notre région, qui sont actuellement de l’ordre de 800 m3 par habitant, n’atteindront d’ici 20 ans que 400 m3 par habitant par an sous l’effet du changement climatique, alors que la moyenne internationale est de l’ordre de 1600 m3 par an par personne. Les horizons sont donc sombres et l’on va droit au mur.