Economie

L’extension de Fès sur les rails

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Après une longue période d’atermoiements, le projet urbanistique de l’extension de Fès est de nouveau sur les rails. Il s’agit d’une extension qui, une fois finalisée, contribuera à l’effacement de l’habitat précaire et soulagera la crise du logement dans l’une des villes les plus frappées par l’exode rural. Le programme en question, plusieurs millions de dirhams, indique-t-on sans précision à la commune de Fès-Saiss, concerne la restructuration de plusieurs zones, notamment des regroupements urbains des zones à haute vulnérabilité à cause de la prolifération de l’habitat insalubre et des constructions clandestines. Ce chantier, rappelons-le, devait être lancé depuis l’an 2000. Certains lient la stagnation qu’il a connue à une manipulation exercée par des groupes d’intérêt. Supposition que rejette d’un bloc M. Kharchafi, directeur de l’AUSF, qui dit ne pas être au courant d’éventuels blocages. « Au contraire, dit-il, il y a une véritable dynamique palpable à l’oeil nu ». Il y a eu quand même, poursuit-il, quelques dysfonctionnements urbains, reconnaît-il à partir des années 80 quand le paysage urbain local a connu certains dysfonctionnements structurels ». C’est dans cette perspective qu’une gestion de l’espace souple beaucoup plus efficiente a été préconisée. Le projet urbain s’insère parfaitement dans cette logique, il est conçu comme un outil d’encadrement, de régulation et de mise à niveau des espaces urbains et comme interface d’intégration des projets sectoriels. « Il s’agit du passage d’une vision sectorielle d’aménagement à une vision globale et fédérale ». L’évolution démographique galopante due à une croissance interne de la population, conjuguée à une forte attraction de la population rurale émigrante a eu comme resultat la prolifération de l’habitat insalubre, particulièrement forte durant les années 70. D’où d’ailleurs la surdensification de la Médina et la dégradation de son cadre bâti, la pollution à outrance de l’oued Fès et des autres sources hydrographiques. Certes, des mesures d’ordre juridique, normatifs et institutionnels, ont été prises par les pouvoirs publics habilités, depuis le début de la décennie 90. Bref, Fès doit opérer sa mise à niveau, afin d’améliorer son attractivité et de retrouver son image d’antan. Pour se faire, elle doit obligatoirement s’inscrire dans la nouvelle stratégie gouvernementale visant à doter les villes marocaines de moyens plus appropriès à même d’assurer une meilleure gestion des tissus urbains. Le projet urbain du Grand Fès proposé par l’AUSF est l’une des manifestations de cette nouvelle approche. Les objectifs assignés au projet urbain du Grand Fès, instrument de régulation, de recomposition des espaces urbains et d’intègration, sont multiples. Sur le plan socio-politique, il s’agit de s’inscrire dans la nouvelle orientation gouvernementale de lutte contre l’exclusion et la pauvreté urbaine. Sur le plan humain, promouvoir de nouvelles valeurs de solidarité urbaine. Sur le plan économique, l’encouragement et l’incitation de la dynamique d’investissement public et privé. La promotion de la production des logements est également au rang des priorités, en accordant la priorité aux logements sociaux à faible V.I.T, tout en stimulant la compétitivité territoriale. Deux objectifs difficiles à faire cohabiter dans un seul projet. En attendant, c’est sur le tourisme que les plus grands projets sont à attendre. Normalement, d’après une source de la délégation régionale du tourisme à Fès, 2004 devra voir un projet d’aménagement touristique important en partenariat avec le ministère du Tourisme et la commune. Un appel d’offres international pour l’aménagement de deux zones touristiques sera lancé. Signe que l’immobilier est bien reparti à Fès.

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