En tout, 36 observateurs venus de 22 pays européens se sont dirigés de Jérusalem vers les principales villes de Cisjordanie, notamment Ramallah, Hébron et Naplouse ainsi que dans la bande de Gaza où quatre Européens ont été enlevés la semaine dernière avant d’être relâchés.
Le chef de la mission d’observation européenne, la députée belge au Parlement européen, Véronique de Keyser, a indiqué qu’elle procédait à des examens réguliers de la situation sécuritaire et que deux équipes devaient se rendre à Gaza. "Nous vérifions la situation heure par heure. Nous n’enverrons jamais en mission des gens sans expérience", a-t-elle affirmé."Ils obéissent à de strictes consignes de sécurité et nous prenons toutes les précautions sécuritaires requises, mais le risque zéro n’existe pas", a-t-elle poursuivi.
"Ma préoccupation prioritaire, c’est la sécurité, et je me rendrai moi-même mercredi à Gaza pour évaluer les risques. Les observateurs ne seront pas déployés s’il y a un véritable risque d’enlèvement ou s’ils sont empêchés de faire leur travail", a encore dit Mme de Keyser, dont l’équipe doit compter à terme pas moins de 172 observateurs.
Deux équipes comptant chacune deux observateurs doit se déployer lundi dans la bande de Gaza. L’une d’eux est Hanna Wolasiewicz, une juge polonaise qui a déjà supervisé des élections en Afghanistan, en Ethiopie et au Sri Lanka. "Je ne suis pas du genre à me laisser facilement intimider par les menaces. Je suivrai les consignes de sécurité et j’espère que tout se passera bien", dit-elle. "Il y aura d’autres observateurs (dans la bande de Gaza) dans les prochains jours sauf si la situation devient intenable, si elle devient risquée pour nos observateurs car nous n’admetterons pas cela", a expliqué Mme de Keyser. Elle a affirmé qu’elle n’hésiterait pas à retirer les observateurs s’ils se retrouvent dans "une situation qui mettrait leur vie en danger". Elle a par ailleurs affirmé que les observateurs traiteraient avec le Hamas comme n’importe quel autre parti qui présente des candidats aux élections, alors même que le Haut représentant de l’Union européenne (UE) pour la politique étrangère, Javier Solana avait affirmé le 18 décembre qu’une victoire du groupe radical serait problématique pour l’Europe. "La ligne de l’UE est de traiter le Hamas comme l’Autorité palestinienne l’a traité, c’est-à-dire un parti comme un autre. Moi j’ai eu des réunions avec des représentants des listes (disputant les élections) et le Hamas faisait partie de ces représentants", a-t-elle dit. "Quand un parti représente une fraction importante de la population, si on l’empêche de participer, c’est la population qu’on empêche de participer au vote et ça ici c’est impossible", a-t-elle ajouté. Le phénomène des enlèvements d’étrangers dans la bande de Gaza s’est amplifié ces derniers mois. La semaine dernière encore, quatre Européens y ont été kidnappés avant d’être relâchés. Une tentative d’enlèvement de deux Japonais a été déjouée lundi par la police. La campagne électorale doit démarrer mardi pour s’achever le 23 janvier à minuit.