Culture

À son amant, Khadija offre la vie de son mari (10)

© D.R

Chez Fettah, le téléphone a sonné.
« Allo ! », a dit une voix féminine qui n’était pas étrange pour l’oreille de Khadija.
«C’est Fatima ? Je suis Khadija»
Et les mots de courtoisie ont commencé à couler des bouches des deux femmes.
«Fettah est là? », a demandé Khadija à Fatima à la fin de la conversation.
«Oui, oui, il est à côté de moi, je te le passe ».
«Allo ! ça va Khadija ? Et les enfants», a entamé Fettah sa discussion sur téléphone.
Khadija lui répondait toujours par un «Lhamdo Lillah». Soudain, elle lui a demandé s’il avait rencontré Hamid.
La réponse de Fettah était sèche : «Je t’ai déjà dit de le laisser tranquille. Il a ses propres problèmes. Et tu as les tiens».
Khadija a gardé le silence. Elle n’a pas trouvé le moindre mot pour répliquer. Fettah lui a expliqué qu’elle devait mettre fin à l’idée de récupérer Hamid et lui a précisé qu’elle devait s’intéresser à ses enfants et à son mari. Ces paroles n’ont pas plu à Khadija. C’est la raison pour laquelle elle a essayé de tourner la page au moins pour le sujet de Hamid. Et elle a détourné la discussion vers un autre sujet.
« J’ai un problème aux yeux et je veux aller chez un ophtalmo. Si tu connais quelqu’un, donne-moi son adresse».
En réponse, il lui a demandé de le rappeler dans l’après-midi pour lui donner l’adresse d’un ophtalmologue.
« Allo ! »
C’était elle, Khadija, qui était à l’appareil.
«Ah, ça va, voilà note l’adresse d’un ophtalmologue qui a son cabinet sur la rue Prince Moulay Abdellah, au centre-ville», lui a répondu Fettah. Etant analphabète, c’était la jeune fille qui se chargeait du publiphone qui lui a noté l’adresse sur un bout de papier. En fait, Khadija n’a appris dans sa vie que les chiffres. Et personne n’a su comment elle les a appris. En fait, cela lui permettait de composer des numéros de téléphone sans demander l’aide de personne.
«Choukrane», Fettah, merci beaucoup».
«Pas de quoi Khadija et si tu veux que je t’accompagne chez le médecin, je suis à ta disposition», lui a-t-il proposé.
Un sourire a rayonné à son visage. Ils ont fixé un rendez-vous pour le lendemain matin. En fait, elle s’est interrogée si sa femme était toujours à ses côtés quand il conversait avec elle. Si oui, elle n’a pas compris pourquoi elle lui permettrait de l’accompagner.
Le lendemain matin, Fettah l’a rejoint, à bord d’un petit taxi, non loin de chez elle. Elle y est montée. Le petit taxi a emprunté le chemin allant de Hay Mabrouka à destination du centre-ville. En arrivant à la rue Prince Moulay Abdellah, Fettah l’a conduite chez l’ophtalmologue qu’il lui avait indiqué. Après avoir été examinée par le médecin, elle a demandé à Fettah de l’accompagner pour acheter quelques effets vestimentaires.
« Avec un grand plaisir », lui a-t-il répondu.
Tous les deux ont fait un tour de quelques commerces sans qu’elle achète quoi que ce soit. Ils sillonnaient quelques ruelles tout en conversant, plaisantant, rigolant… C’était normal ? Pas de réponse.
Khadija semble être soulagée en compagnie de Fettah. Elle était très à l’aise.
« Je n’ai pas trouvé ce que je cherchais», lui a-t-elle prétendu.
«Pas de problème. On prend un café ? Il reste encore du temps», lui a-t-il proposé.
Au café la Chope, ils se sont attablés autour d’un café noir et un jus d’orange. Ils conversaient sans parler de Hamid.
Il était 13h. C’était l’heure du déjeuner.
«Je t’invite à déjeuner», lui a-t-il chuchoté à l’oreille.
Khadija n’a répondu ni par un «oui», ni par un «non». Où ? Dans un restaurant ? Non. Chez sa mère !

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