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Développement technologique: L’Afrique, un moteur d’innovation

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Agritech, fintech, edtech et healthtech… Autant de solutions technologiques ayant joué un rôle majeur dans la lutte contre la récession économique provoquée par la pandémie. Zoom sur le rôle de ces nouveaux domaines dans la création d’une Afrique plus résiliente.

Faire de l’innovation un levier vital pour le développement de l’Afrique, telle est l’ambition exprimée par un panel de haut niveau le 3ème jour de la tenue des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI. En effet, le potentiel de l’innovation dont regorge l’Afrique a été au cœur d’un side-event organisé par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) en partenariat avec le FMI. Des personnalités éminentes sont venues discuter du rôle de l’innovation dans la croissance du continent et le renforcement de sa résilience. Intervenant dans ce sens, Nadia Fettah, ministre de l’économie et des finances, souligne : «Les ressources naturelles disponibles sur notre continent ne suffisent plus à elles seules à assurer et à maintenir sa croissance, mais la capacité d’innover est devenue aujourd’hui une condition préalable essentielle à un développement durable». Et de rappeler que le continent est l’un des plus innovants, notamment en matière de technologies financières, qui, selon la ministre, ont largement contribué à l’inclusion financière des populations et à la promotion de l’entrepreneuriat. A cela s’ajoutent les technologies de la santé et l’Agritech qui connaissent une effervescence à l’échelle africaine.

La création d’un environnement propice à l’innovation est de mise
Pour Nadia Fettah, « l’Afrique pourrait devenir un moteur majeur de l’innovation si nous redoublons d’efforts et créons un environnement attrayant et propice à l’innovation et au développement des idées ». La ministre a saisi l’occasion pour lister un bon nombre de recommandations. L’ambition étant de tirer pleinement parti de l’innovation et des technologies. Pour ce faire, la ministre appelle à redoubler d’efforts pour développer davantage les environnements propices à l’émergence et à la croissance des entreprises innovantes. « Cette ambition ne peut être réalisée sans la mobilisation de moyens financiers substantiels en faveur de l’innovation ».
Nadia Fettah a également mis l’accent sur l’importance de l’assistance technique, le renforcement des capacités et de la promotion d’une culture entrepreneuriale chez les jeunes.
«Le potentiel de développement technologique et d’innovation en Afrique est considérable, nous devons donc saisir cette opportunité pour libérer le potentiel et les énergies de l’Afrique, mettre l’innovation au service du développement de notre continent », déclare la ministre à ce propos tout en insistant sur l’implication du secteur privé dans cette transition.

Pour la création d’un réseau technologique panafricain
Du côté du secteur privé, Chakib Alj, président de la CGEM, a plaidé pour la création d’un réseau technologique panafricain. Il aura pour mission de favoriser la coopération, l’investissement et le partage de technologies sur le continent. Il permettra également d’exploiter collectivement « le potentiel des viviers de talents, des marchés et des ressources ». Dans son discours, M. Alj a souligné que « la technologie est devenue l’ordre du jour sur le continent, apportant des solutions aux défis les plus pressants auxquels l’Afrique est confrontée en matière de santé, d’éducation et de durabilité ». Le président de la CGEM a identifié dans ce sens certaines urgences. Citons la baisse des financements dédiés aux start-up. La quote-part africaine dans la valeur des start-up mondiales est en deçà des attentes. Elle représente à peine 0,2% de la valeur globale. Leur difficulté d’accès au financement compromet en effet leur pérennité, ce qui explique leur échec aux premières années de leur lancement. Selon M.Alj, l’accès aux financements des start-up devrait être abordé en urgence, et ce à travers la création et la promotion des véhicules de financement innovants et la mobilisation des capitaux publics et privés nécessaires à l’innovation. La promotion des talents locaux est également l’un des impératifs à relever. Le président de la CGEM préconise à cet effet de préparer une main-d’œuvre numérique capable d’agir dans un environnement en perpétuel changement et à les retenir en Afrique. « Nous devrions travailler à offrir à la main-d’œuvre africaine des conditions de travail plus attrayantes et un environnement propice à la réalisation de son potentiel et à la concrétisation de ses rêves», affirme-t-il.

Le potentiel des start-up marocaines très élevé
En évoquant les start-up, Ghita Mezzour, ministre déléguée chargée de la transition numérique et de la réforme de l’administration, a fait part de la mobilisation du gouvernement pour élaborer un cadre réglementaire adéquat sur le financement, sur la facilitation à l’accès au marché ainsi que sur l’utilisation d’incubateurs. La ministre a mis en exergue le bond qualitatif des start-up marocaines. « Notre potentiel est dix fois plus élevé. Au vu de notre PIB nous devrions pouvoir en faire dix fois plus », indique-t-elle. Il est à noter que le Maroc place l’innovation et le développement technologique au cœur de ses priorités. Plusieurs initiatives ont vu le jour pour renforcer l’avantage concurrentiel dans le domaine technologique. Citons dans ce sens le programme Innov Invest lancé en partenariat avec la Banque mondiale ayant permis le développement d’un écosystème complet et équilibré pour accompagner les start-up sur les plans technique et financier.

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