Economie

Émergence d’un métier

ALM : La semaine de la qualité dans les services a démarré, quelles sont vos attentes par rapport à cet événement ?
Réda Idir : En tant qu’association, cette manifestation rentre dans le cadre de la promotion de notre métier. D’ailleurs, ce genre de manifestations, comme la journée du qualiticien ou Solutech, attire de moins en moins la foule. Il faut dire qu’au Maroc, nous sommes en retard au niveau de la certification. Il n’existe toujours pas de démarche en interne.
Quelles en sont les principales orientations au regard de la structure du marché marocain ?
Nous nous dirigeons vers une logique de facilité d’accès à la qualité. Ce domaine est desservi par la valeur du coût du consultant. D’autant plus que, sur la place, en matière de certification, de nombreux organismes exercent : marocains, étrangers et même le ministère du Commerce et de l’industrie. C’est essentiellement un problème de taille du marché. Une trentaine de cabinets, pour 180 à 190 entreprises certifiées, avec une moyenne de 50 par an. En outre, il subsiste un gros problème de déontologie. Le Maroc ne dispose pas de législation réglementant les accréditations des cabinets étrangers qui s’implantent au Maroc. Alors le ministère devient à la fois juge et partie, puisqu’il doit s’occuper en même temps de la réglementation et de la certification.
Les rapports avec le ministère du Commerce ont-ils abouti à des résultats dans l’organisation de la profession ?
En dehors des événements visant la promotion, auxquels l’association participe, les actions devant être mises en place n’ont pas encore vu le jour. Il est un fait. Les pouvoirs publics sont conscients de l’importance de la qualité au sein des structures économiques.
Toutefois, ils n’en sentent pas l’urgence et on se retrouve face à un certain laxisme et du désintéressement. La pratique montre que de moins en moins d’entreprises requièrent les services de certification du ministère. Et la raison est simple : la certification marocaine n’est pas reconnue légalement dans les autres pays.
Le secteur connaît une certaine liberté en matière de facturation, malgré l’étroitesse du potentiel client. Quelle démarche préconisez-vous ?
Aussi, on ne peut pas émettre actuellement une stratégie d’ordre général. Par contre, nous pensons que le marché va s’autoréguler, alors le développement du conseil se réalisera essentiellement à travers un système d’encadrement.
Cette autorégulation mettra fin par la force des choses à l’implantation sauvage des cabinets internationaux. Certes, ce n’est pas complètement négatif, mais il reste que l’entreprise marocaine n’assimile pas la notion de service et parfois ça peut aboutir à un désastre.

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