Les créances en souffrance sont en hausse de 5,7% par rapport à fin 2020, à 84,8 MMAD. Par conséquent, le taux d’impayés est en retrait de 0,4 pts, à 8,8% à fin novembre 2021.
2022 évolue dans un contexte mondial marqué par les inquiétudes quant à une forte augmentation globale des prix. Pour comprendre l’impact des perturbations connu en 2021 sur la structure des coûts au Maroc, CDG Capital en décrypte les principaux facteurs dans son récent baromètre sectoriel intitulé «Revue des éléments conjoncturels des principaux secteurs cotés».
Flambée des prix des matériaux de construction en 2021
Le secteur du BTP a connu une flambée des prix des matériaux de construction en 2021 à l’international. «Au niveau national, la consommation du ciment a grimpé de 14,8% en 2021, à 14,0 MT, dopée par la reprise des projets immobiliers et d’infrastructures publiques», relève la même source. A fin septembre 2021, les importations de la ferraille ont connu une hausse de 59,9%. «Cependant, les importations du rond à béton étaient presque nulles, tandis que ses exportations ont évolué de 136,0%, à 1022,0 T contre 433,0 T la même période de l’année 2020», selon le baromètre de CDG Capital. Pour ce qui est des prix, il en ressort une hausse des prix moyens du rond à béton de 21,2%, à 9,2 MAD/kg, en ligne avec l’augmentation des prix à l’échelle internationale suite à la forte demande mondiale en acier. Par ailleurs et en dépit d’une hausse des coûts des intrants, les prix du ciment sont restés quasi stables.
Les prix des produits énergétiques soutenus par la reprise
Les prix des matières énergétiques sont en forte augmentation en 2021. «En effet, les cours moyens sur les années 2020/2021 du pétrole WTI et le Brent se sont renchéris de 73,5% et 66,5%, à 68,1$/bbl et 70,5 $/bbl respectivement. Cette remontée est stimulée par une accélération de la demande mondiale en lien avec la réouverture de l’économie, un maintien de la stratégie d’augmentation modeste de la production par l’OPEP à 400.000 baril/j afin de garder les prix hauts, et la hausse des taux de vaccination», rapporte ledit baromètre ajoutant que les prix moyens des distillats légers (propane et butane) ont connu un bond important de 126,3% et 123,8% respectivement, à 104,7 cents/gallon et 116,8 cents/gallon respectivement. Pour ce qui est des cours moyens de l’essence et du diesel, ils ont évolué de 78,3% et 57,6%, à 668,2 $/MT et 588,3 $/MT respectivement. Dans ce contexte, les cours moyens du gaz naturel sont en croissance de 98,4% en 2021. «Au niveau local, les prix du gasoil et de l’essence ont augmenté de 1,0 DH et 1,5 DH, pour atteindre des prix moyens aux alentours de 9,3 DH/L et 10,8DH/L respectivement», indique la même source ajoutant que cette hausse est favorisée par la reprise économique nationale. De même, les importations des énergies ont connu des tendances mixtes à fin septembre 2021. «Ainsi, les importations du fioul ont reculé de 31,4%, tandis que ceux du propane, essence, gasoil et du gaz naturel ont évolué de 44,9%, 21,0%, 17,4% et 14,4% respectivement. Ceux du charbon ont affiché une légère hausse de 0,9%, à 8,0 millions de tonnes, au T3-2021», selon la même source.
Banques : Atténuation du besoin de liquidité
En décembre 2021, le besoin de liquidité des banques s’est atténué à 64,8 milliards de dirhams en moyenne hebdomadaire, contre 71,5 milliards un mois auparavant. Cela s’explique essentiellement par la hausse des réserves de change. «L’encours du crédit bancaire s’est établi à 965,3 MMDH à fin novembre 2021, en hausse de 0,8% par rapport à fin 2020. Une hausse tirée par l’évolution des comptes débiteurs et crédits de trésorerie de 9,0%, et atténuée par la baisse des crédits à la promotion immobilière de 8,5% en YTD, en phase avec le ralentissement constaté dans le secteur, tel qu’illustré dans les mises en chantier et le recul des crédits à l’équipement de -0,4% à fin novembre», peut-on lire sur ledit document. Par ailleurs, les créances en souffrance sont en hausse de 5,7% par rapport à fin 2020, à 84,8 MMAD. Par conséquent, le taux d’impayés est en retrait de 0,4 pts, à 8,8% à fin novembre 2021. Le total des dépôts s’est par ailleurs amélioré de 3,6%, à 1.046 MMAD à fin novembre 2021 par rapport à fin 2020. Une croissance due principalement à l’évolution des dépôts à vue auprès des banques de 3,4%, à 671,1 MMAD, et une évolution des dépôts en devises de 32,3%, à 52,6 Mrd MAD. Cette augmentation de dépôts a concerné principalement le secteur public (hors administration centrale). Celui-ci a vu ses dépôts en devises passer de 1,86 MMAD en décembre 2020 à 9,3 MMD en novembre 2021, soit en augmentation de plus que 400%.
Télécoms : La baisse des tarifs confirmée
«La forte concurrence que connaît le secteur, combinée à la baisse des terminaisons d’appels instaurés par l’ANRT, ont contribué au recul des prix de la communication. Par conséquent, nous notons une baisse de l’ARPM (revenu moyen par minute de communication mobile) de 1,0% au T3-2021 à 0,2 DH/min. Aussi, le revenu internet moyen mensuel par client a connu la même tendance, soit un recul de 6,9%, à 31,0 DHHT/mois/client», relève CDG Capital. Au 1er trimestre 2021 il a enregistré une évolution positive des parcs abonnés. Ainsi, le nombre d’abonnés est en hausse de 8,8% avec un taux de pénétration de 143,2% au T3-2021, contre 133,7% au T3-2020. S’agissant du parc internet, il est en augmentation de 17,8%, à 33,9 millions d’abonnés, traduisant une hausse du taux de pénétration 3G/4G de 12,3 pts, à 86,9%. De son côté le parc fixe a pris 7,0%, à 2,5 millions d’abonnés. «Toutefois, nous signalons un recul global des usages. L’usage moyen mensuel sortant par client mobile (min/mois/client) et l’usage moyen mensuel sortant par client fixe ont connu des baisses respectives de 7,0% et 22,7% au troisième trimestre de l’année en cours», rappelle la même source.