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La demande, principal levier de la relance

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Des mesures urgentes sont à engager pour un rebond des transactions

Cette phase de confinement a été décisive pour les professionnels du secteur. Les promoteurs ont fait face à des défis majeurs au moment où le secteur était quasiment à l’arrêt. L’enjeu étant de maintenir à effectif réduit l’activité sur les chantiers, de respecter les engagements vis-à-vis des clients, des sous-traitants et des banques ainsi que de reprendre l’activité commerciale pour résister au choc de trésorerie. En dépit des difficultés rencontrées, l’optimisme est au rendez-vous. Les professionnels voient en cette conjoncture une opportunité de développement. D’après eux, cette crise sanitaire se veut le meilleur moment d’accélérer les réformes qui tardaient à se concrétiser.

Toutefois, la relance du secteur ne peut se faire sans une demande réelle. D’où la nécessité d’agir sur l’adéquation entre l’offre et la demande. Orientation primaire : baisser la charge de la demande pour un rebond des transactions. Dans ce sens, les professionnels du secteur ont plaidé auprès de la tutelle en faveur d’actions urgentes visant à stimuler la demande au post-Covid. Les revendications portent essentiellement sur la baisse des droits d’enregistrement et conservation foncière, en instituant une réduction de 50% pour les biens acquis jusqu’à fin 2020. Les bruits de couloirs font état que cette proposition a été retenue dans le cadre de la loi de Finances rectificative donnant ainsi aux acteurs l’espoir d’un nouveau décollage du secteur. Dans le détail, cette baisse devrait être applicable pour la première vente de logements sociaux et les logements à faible valeur immobilière ainsi que la première acquisition desdits logements par les établissements de crédits et assimilés dans le cadre des contrats «Mourabaha» ou «Ijara mountahia bitamlik» ou bien «Moucharaka moutanakissa». Cette mesure devrait s’appliquer sur l’acquisition à titre onéreux de locaux construits et destinés à usage d’habitation ainsi que l’acquisition desdits logements par les établissements de crédits et assimilés dans le cadre de contrats «Mourabaha» ou «Ijara mountahia bitamlik» ou bien «Moucharaka moutanakissa».

La relance dépend également de l’allégement des procédures administratives qui demeurent toujours lentes et lourdes à supporter, chose qui cause un renchérissement du prix de l’immobilier. Bien que la baisse des prix des actifs commence à se confirmer, le financement y afférent devrait être revu de sorte à répondre au pouvoir d’achat des Marocains. Les professionnels appellent dans ce sens à une réduction des taux d’intérêt bancaires qui sont appliqués et pour les acquéreurs et pour les promoteurs. Ils appellent également à une réduction de la TVA sur les agios.
Il est à souligner qu’en cette période de crise, de nombreux promoteurs se trouvent avec un important volume d’unités invendues. Ces stocks devraient être exploités différemment, notamment dans le locatif. Il s’agit là d’une des propositions émises par les professionnels. Les experts du secteur s’accordent à dire que l’évolution vers un modèle locatif permettrait de soulager la trésorerie des promoteurs et de gérer les stocks invendus à condition qu’il y ait un cadre juridique et fiscal qui protège les investisseurs du risque locatif.

L’immobilier dédié à la classe moyenne figure également parmi les leviers de la relance. Selon les acteurs du secteur, le développement de ce segment répondrait à une importante demande. Il est dans ce sens recommandé de mettre en place un programme détaillé qui répond à différents besoins de cette cible, notamment en termes de proximité et de mobilité, tout en favorisant la verticalité. Il est à noter que la crise sanitaire a révélé de nouvelles orientations d’aménagement. Les quelques semaines de confinement ont été suffisantes pour démontrer la nécessité de repenser la manière de loger de sorte à fournir aux futurs acquéreurs des espaces de vie agréables et harmonieux, d’où la nécessité de revoir les règles d’urbanisme et de développer une nouvelle typologie d’habitations.

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Des ventes en baisse de près de 30% au premier trimestre

Bien qu’il ne reflète pas exactement l’impact de la crise sur le marché immobilier, l’indice des prix des actifs immobiliers établi par Bank Al-Maghrib donne une idée sur la morosité du marché cette année. Au premier trimestre, les transactions immobilières ont accusé un repli de l’ordre de 29,5% au moment où les prix ont chuté de 1,4%. La baisse des transactions immobilières résulte en effet de la contraction de l’ensemble des actifs. Les ventes du résidentiel ont fléchi au titre des trois premiers mois de l’année de 30,6%, des reculs de 30,8% pour les appartements, de 27,7% pour les maisons et de 30,5% pour les villas. Les prix du foncier ont reculé de 1,2% et le nombre de transactions a connu une baisse de 28,7%. Les transactions relatives aux biens à usage professionnel ont pour leur part baissé de 22,3%.

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