Economie

Les financements innovants s’ancrent dans l’effort de développement mondial

À côté de l’aide publique classique, les financements innovants pour lutter contre la pauvreté et les maladies s’ancrent dans l’effort de développement mondial et sont en quête d’une nouvelle impulsion politique pour ne pas faire les frais de la crise économique. Une trentaine de ministres et plusieurs diplomates et représentants d’ONG ou d’organisations internationales sont conviés jeudi et vendredi à Paris pour débattre de ces financements complémentaires, tirer des leçons de la taxe sur les billets d’avion pour l’achat de médicaments, et émettre de nouvelles idées.
Cette taxe sur les billets d’avion, une idée française, est pour l’instant la réalisation la plus visible de ce concept de financements innovants évoqué pour la première fois en 2002 au Mexique lors d’une conférence de l’ONU. «On achève la période expérimentale des financements innovants, des progrès ont été faits et il ne faut pas les perdre avec la crise économique», souligne sous couvert de l’anonymat un responsable du ministère français des Affaires étrangères. «Il faut maintenir le cap» et avoir «une nouvelle impulsion politique», selon lui. «Il faut aller plus loin», confirme le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, qui ouvrira deux journées d’ateliers au Centre de conférences de l’OCDE. «L’objectif est de changer de vitesse», précise un diplomate. Selon le ministère français, plusieurs idées vont être débattues. Ainsi, l’affectation au développement d’une partie des ressources tirées de la vente aux enchères par une nation de «crédits carbone».
L’Allemagne serait en pointe sur ce dossier qui permet à des pays n’utilisant pas leurs quotas d’émission de gaz à effet de serre CO2 de les revendre à d’autres nations ne remplissant pas leurs obligations imposées par le protocole de Kyoto. Une autre idée vise à réduire le coût des transferts d’argent des migrants vers leur pays d’origine. Celui-ci atteint parfois 25% du transfert et l’objectif est «que l’argent aille au pays et non à une banque», fait-on valoir de source diplomatique. Des incitations à placer une partie de cet argent des migrants dans des investissements productifs ou dans un système de protection sociale pourraient être imaginées.
D’autres discussions porteront sur l’imposition de «taxes sur les transactions financières et de change, les contributions volontaires de solidarité et la solidarité numérique», selon le ministère français.
Depuis leur création il y a trois ans, les financements innovants ont permis de récolter deux milliards de dollars qui s’ajoutent à l’aide publique mondiale au développement (119 milliards de dollars en 2008). Cette manne «contribue à faire vacciner plus de 100 millions d’enfants par an et à garantir le traitement pédiatrique contre le sida de 100.000 enfants par an», précise un diplomate.

Articles similaires

EconomieUne

Promotion de la destination Maroc : l’ONMT cible la Gen Z via TikTok

L’Office National Marocain du Tourisme (ONMT) innove en imaginant une opération inédite...

EconomieUne

Tanger-Tétouan-Al Hoceima : Le CRI dresse son bilan au titre de l’exercice 2023

En se basant sur cette étude, 92% des entreprises interrogées se sont...

Economie

Région TTA : Les retenues des barrages atteignent environ 1,1 milliard de m3

Les retenues des grands barrages situés dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima (TTA)...

EconomieUne

Reportage : The View Agadir, une élégance dans le tourisme bien à part

Les équipes de gouvernance ont été toutes ou presque changées avec une...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux