Economie

Les patrons du Maghreb font revivre le rêve…

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Au moins 2% du PIB national, c’est ce que perd chaque pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA) en raison de la quasi-rigidité des relations économiques  et de la faiblesse des échanges mutuels entre les pays de la région.

C’est la prise de conscience de ce constat  pénalisant qui a mené à la tenue du Forum des entrepreneurs maghrébins. Ce Forum qui se tient à Marrakech ces 17 et 18 février 2014 coïncide avec le 25ème anniversaire de la création de l’UMA constitue une tentative d’aller vers une intégration économique maghrébine et ce, en lançant l’Initiative maghrébine du commerce et de l’investissement (IMCI).

«Malheureusement, après plusieurs tentatives et discours au bout desquels nous avions remarqué un début de dynamique économique maghrébine, celle-ci a été freinée et nos économies se sont rétractées», tels ont été les mots avec lesquels Miriem Bensalah Chaqroun, présidente de la CGEM, a voulu attirer l’attention sur une problématique plombant l’intégration économique maghrébine. Selon elle, les échanges entre les pays de l’union maghrébine ne représentent pas plus de 3% des échanges extérieurs de chacun des pays. Ce taux est, notons-le, le plus faible au niveau mondial. Cette mollesse économique coûte cher.

Autrement dit, le non-maghreb a un coût qui pourrait atteindre 3% du PIB  des cinq pays de l’Union.
Sans vouloir prétendre relancer  l’UMA, les entrepreneurs et décideurs prenant part à cet évènement misent à l’unanimité sur un écosystème générateur de valeur ajoutée purement économique. S’ensuivra par la suite, comme le souligne le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, une volonté politique. «En tant qu’entrepreneurs et hommes d’affaires vous avez l’obligation d’être raisonnables car toute inertie est taxée pour vos activités.

D’autres régions se sont réveillées et  à 40 millions ou 30 millions d’habitants  vivant dans des écosystèmes isolés, nos économies ne seront pas en mesure d’y faire face. Nous avons donc besoin de cette union, réussissez-la et nous nous engageons en tant que politiques de vous suivre», explique Benkirane aux différents acteurs économiques présents. Ce dernier prend exemple de l’Union européenne en regrettant le fait que «les idées archaïques dans lesquelles nous nous emprisonnons plomberont nos économies mutuelles».
 

La présidente du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, dans un message adressé à distance aux participants, a jugé qu’il est temps que le formel prenne la relève sur l’informel. «Les frontières qui vous séparent sont très souples, vous avez tous les critères d’une économie régionale à forte croissance,  à savoir une histoire commune, une population jeune et une géographie commune également. Des échanges informels existent, c’est aujourd’hui aux politiques de prendre des décisions», insiste-t-elle.

En effet,  des mesures sont à prendre aujourd’hui pour mener cette initiative à bord. A commencer par la suppression des barrières douanières, l’assouplissement des politiques de crédits, l’ouverture de ces régions aux investissements étrangers ainsi que l’accompagnement administratif et financier des porteurs de projets.

Tout cela serait, selon Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, «en faveur des 90 millions de populations dont 30% sont âgés aujourd’hui de moins de 15 ans».
A la fin de ce conclave, le projet de l’Initiative maghrébine du commerce et de l’investissement (IMCI) a été présenté et devra servir de feuille de route applicable avec un plan de mesures à mettre en place sur le court, le moyen et le long termes.

 

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