Economie

L’hôtellerie, une affaire de tous

ALM : Quel est l’état des lieux actuel de la formation sur les métiers de tourisme au Maroc?
Abdelhaq Mouhtaj : La formation en tourisme et en hôtellerie est assurée actuellement par trois opérateurs distincts. En premier lieu, le ministère du Tourisme qui dispose de 16 établissements. Ensuite l’OFPPT avec trois établissements et le secteur privé où 28 établissements dispensent des formations qualifiantes. Le nombre de lauréats en 2000-2001, en provenance des centres des trois opérateurs confondus, a atteint la barre de 2500. S’agissant des branches et des filières, les différents centres ont réussi à couvrir toutes les catégories de profils. D’ailleurs, il n’existe pas de grande inadéquation entre la formation et le marché de l’emploi dans la mesure où 10 % des lauréats travaillent dans des secteurs autres que l’hôtellerie. Le nombre de lauréats reste évidemment insuffisant à la lumière de l’objectif de 72 000 lauréats fixé à l’horizon 2010. D’où la nécessité de doubler le nombre de personnes formées par quatre.
Sur la base de ce diagnostic de déficit, quelles sont les mesures qui sont prévues pour pallier ce besoin en ressources humaines?
La Plan de développement intégré mené en synergie par le ministère, l’OFPPT et le secteur privé s’étale sur trois phases. Nous avons déjà procédé récemment à l’augmentation à hauteur de 30 % des effectifs des personnes formés dans les écoles rattachées au ministère avec un taux d’encadrement conséquent. La deuxième étape concerne l’extension de 13 établissements qui relèvent aussi bien du ministère que de l’OFPPT.
La troisième phase sera celle de la construction, avant 2007, de 8 nouveaux établissements qui seront gérés par l’Office. L’objectif est de doubler le nombre des stagiaires inscrits pour passer de 5000 actuellement à 10000. L’ensemble de ces démarches s’inscrit dans un esprit de synergie. Autrement dit, il n’y a plus d’opérateurs éclatés mais un seul secteur de la formation hôtelière dans le cadre duquel tous les intervenants travaillent en concertation. Il faut ajouter à cela les programmes de formation continue qui visent une requalification des salariés par des programmes d’accompagnement. Il s’agit entre autres des GIAC et des programmes de formation par l’apprentissage destinés à répondre à des besoins pressants du marché. Il existe aussi les formations qualifiantes auxquelles participe le Fonds de promotion de l’emploi des jeunes et dont le but est de permettre l’insertion des licenciés chômeurs. Pour ce qui est des mécanismes de financement, ils sont déjà disponibles
Concrètement, quel est le budget consacré par le projet de la vision 2010 pour mettre en place ce plan de développement des formations dans le secteur touristique?
Ce plan dispose d’une manne financière estimée à 550 millions de DH. Il bénéficie à la fois du soutien budgétaire de l’Etat et d’une aide de l’Union européenne de l’ordre de 160 millions de DH prévus dans le cadre du programme Meda II.
La vision 2010 parie également sur la coopération internationale notamment avec des pays comme le Canada. Le Fonds de la promotion de l’emploi des jeunes est également partie prenante dans le montage financier des différents programmes de formation.
Parallèlement à l’action des pouvoirs publics, quel rôle peut jouer le secteur privé dans le développement de formations qualifiantes dans ce domaine ?
Jusqu’à présent, les formations dispensées par les établissements privés restent centrées sur le tourisme.
Pour les métiers de l’hôtellerie, ces centres n’ont pas les moyens pour investir dans les exigences pédagogiques et les besoins en infrastructures nécessaires. Le plan précité vise dans ce sens à accompagner le privé dans le développement de ses structures de formations. D’ailleurs, une part du soutien de programme Meda II a été réservée à ces établissements privés. Ce soutien portera sur la certification des formateurs de ces centres, la mise à niveau des établissements privés et l’intégration de leur programmes de formations aux programmes nationaux.
Le but est d’arriver à un niveau de standardisation de la qualité de la formation conformément aux exigences l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). A noter que l’évolution de la formation se fera parallèlement à l’évolution de la demande du marché. La vocation de la formation dans les métiers d’hôtellerie au Maroc est celle de la polyvalence. Cet atout explique la forte demande de l’étranger sur nos compétences formées localement.

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