L’extension de l’interconnexion sous-marine Maroc-Espagne va bon train. C’est ce que les responsables de l’Office national de l’électricité (ONE) viennent de faire savoir. «La pose du premier câble d’énergie sous-marin a débuté le 24 novembre du côté espagnol et a pris fin le 29 novembre 2005 à Tanger. La pose des deux autres câbles d’énergie, prévue en janvier, va durer environ 20 jours», a indiqué Fatima Mansouri, chef du projet d’interconnexion du côté de l’ONE.
Considérée par le Maroc et l’Espagne comme un projet stratégique d’intérêt, a précisé Ryad Jekjini, directeur de la communication à l’ONE, l’interconnexion reliant le réseau de transport d’électricité du Maroc au réseau de transport d’électricité de l’Espagne à travers le détroit de Gibraltar –en service depuis 1998- sera renforcée par la pose de cette deuxième liaison sous-marine, reliant le poste 400 KV de Melloussa du côté marocain au poste 400 KV Puerto de la Cruz côté espagnol. Ce renforcement permettra de faire passer la capacité physique de transit d’une puissance de 700 MW à 1400 MW, a-t-il poursuivi. Selon les responsables du projet, cette nouvelle liaison qui comprend trois câbles d’énergie et 2 câbles à 48 fibres optiques de 28 kilomètres de longueur permettra d’augmenter la fiabilité et la sécurité du réseau national d’une part et d’accroître les possibilités d’échanges entre les deux pays en vue d’une meilleure gestion de la demande nationale en matière d’énergie électrique, d’autre part.
«Ce projet revêt une grande importance. Elle permettra aux opérateurs marocains d’avoir de nouvelles possibilités d’achat. Elle permettra au Maroc de devenir un carrefour énergétique entre les deux rives de la Méditerranée et de favoriser son ancrage dans un vaste marché régional euro-maghrébin de l’électricité. Et si la libéralisation du secteur poursuit son cours, cette interconnexion ouvrira de nouveaux horizons notamment pour les investisseurs étrangers», a déclaré M. Jekjini. Quant au coût de cette deuxième interconnexion, il s’élève à 115 millions d’euros et comprend les montants des contrats relatifs à l’étude du fond marin, les études d’impacts environnementaux, l’extension des stations terminales existantes de Fardioua au Maroc et de Tarifa en Espagne ainsi que la fourniture et la pose de trois câbles d’énergie et deux câbles de télécommunication. Le financement de ce projet a été partagé à part égale entre l’ONE et Red Electrica.
«Pour l’élaboration de cette deuxième interconnexion, nous avons fait appel à des technologies de pointe et ce pour assurer la fiabilité. Ce projet ne représente aucun impact négatif sur l’environnement comme d’ailleurs tous nos projets. L’ONE intègre systématiquement les études d’impact environnement pour tous ses projets industriels en développement, afin de respecter les normes environnementales internationales les plus strictes», a souligné M. Mansouri. En effet, l’ONE a soumis le projet de cette nouvelle liaison sous-marine entre le Maroc et l’Espagne à une étude d’impact sur l’environnement. Cette nouvelle liaison sous-marine s’inscrit dans le milieu naturel caractérisé par une diversité élevée d’éléments environnementaux, en l’occurrence le milieu marin du détroit de Gibraltar, les zones côtières, les littoraux et le milieu terrestre. D’après les responsables, l’étude d’impact portant sur la partie marocaine de l’interconnexion correspondant à une distance approximative de15 km par rapport à la côte, a démontré que le projet n’entraînera aucun impact négatif.
Rappelons que l’ONE avait signé, en décembre 2003, avec Red Electrica de Espagna et le consortium Nexans (Norvège)/Pirreli (Italie), un accord portant sur le marché de réalisation relatif à ce projet dont la mise en service est prévue pour mai 2006.