EconomieUne

Prolifération et exploitation du stock de la bécasse de mer : Une étude pilote en cours de réalisation sur les côtes marocaines

© D.R

La bécasse de mer n’échappe plus à l’attention des professionnels du secteur. Compte tenu de sa forte abondance détectée récemment notamment dans la zone sud de Cap Boujdour et sa colonisation progressive de l’écosystème maritime national, le département de la pêche a mis en place des mesures visant la meilleure connaissance de la situation de prolifération de cette espèce connue localement au nom de «Rabouze» ainsi qu’une éventuelle exploitation de son stock.

A cet effet, le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts a mandaté l’Institut national de recherche halieutique (INRH) pour affréter un bateau ayant les capacités techniques suffisantes en vue de mener une étude pilote d’exploitation de ce petit poisson osseux dont le seul usage connu dans le monde est la transformation en farine de poisson. De même, le processus de la mise en place d’un dispositif permettant de réglementer la pêche et la transformation industrielle de ce poisson a été enclenché par le département de la pêche avec l’appui scientifique de l’INRH et en concertation avec l’ensemble de la profession.

Le volet réglementaire intervient dans l’objectif d’une exploitation possible des stocks de bécasse de mer.  S’agissant de la transformation industrielle de ce poisson, le ministère indique que les premiers tests ont montré que la farine qui en résulte contient des taux protéiniques relativement similaires à ceux d’autres espèces.

Elle présente à cet effet un intérêt économique évident. Il est à noter que la forte abondance de la bécasse de mer, présente dans les côtes marocaines depuis les années cinquante, a été détectée depuis plus de deux ans par la pêche commerciale. Les campagnes acoustiques en mer menées par l’INRH ont également confirmé ce constat. 

L’augmentation importante de son stock et son abondance ont provoqué des inquiétudes auprès des professionnels de la pêche. Ces derniers redoutent un possible remplacement des espèces actuellement dominantes dans l’écosystème marin national à l’instar de la sardine et du maquereau par cette espèce à faible intérêt alimentaire et économique. Le suivi de la bécasse de mer montre une colonisation progressive de l’écosystème allant des eaux du large vers les fonds côtiers. Se référant au département ministériel, l’expansion de cette espèce pourrait avoir un effet de compétition spatiale et d’ordre alimentaire sur les autres stocks. A cet effet, l’INRH demeure très vigilant sur le suivi de l’évolution de ce phénomène. 

C’est dans cette optique que l’institut mène des recherches en vue de comprendre les facteurs et les processus écologiques présidant à l’explosion et à la régression spontanée et rapide de la bécasse de mer. Les études portent sur les questions d’écologie de l’espèce ainsi que des aspects d’exploitation et de valorisation. Son exploitation semble être une option qui permettrait de limiter l’expansion de la bécasse de mer et de réduire sa capacité supposée néfaste de compétition vis-à-vis des autres stocks exploités.

Articles similaires

EconomieUne

Une performance solide au premier trimestre : Maroc Telecom réalise un chiffre d’affaires de plus de 9 MMDH à fin mars

Cette dynamique résulte d’un effort soutenu en matière d’optimisation des coûts ainsi...

EconomieUne

SIAM 2024 : Cosumar met en exergue sa contribution à la souveraineté alimentaire

Le groupe Cosumar met en exergue, durant le 16ème Salon International de...

ActualitéUne

Cannabis licite : Plus de 2.900 autorisations délivrées jusqu’au 23 avril 2024

Les superficies cultivées ont été multipliées par 10 en l’espace d’une année