Dominique Strauss-Kahn, le patron du FMI, a donné le ton du Forum du développement humain à Agadir. Comme à son habitude, avec gouaille et expertise. L’une n’empêchant pas l’autre. Une conviction: les pays qui s’en sortiront seront ceux qui seront capables de créer à l’avenir, au-delà de la croissance, le maximum d’emplois de jeunes. La jeunesse peut être un atout formidable pour un pays, mais elle peut aussi, si ses problèmes ne sont pas traités, être un véritable handicap pour son devenir. Un handicap lourd qui remet en question tout son modèle de développement. Des millions d’emplois — 18 millions pour le Maghreb seul dans les années à venir immédiates — sont nécessaires pour stabiliser un modèle économique viable. La problématique du développement humain est à examiner, tester, valider, sous l’angle décisif de la jeunesse, si on ne veut pas que la question globale de la redistribution cache grossièrement les problèmes essentiels. Autrement, le Forum d’Agadir est à l’évidence une réunion internationale de haut niveau. Par ses intervenants, par ses experts et par la crédibilité de l’expérience marocaine en la matière. Nous pouvons être, encore, mal classés dans les indices internationaux de développement humain. Cela peut nous contrarier parfois car l’effet cumul ne joue pas immédiatement. Mais personne – les observateurs crédibles s’entend- ne peut dire que le Maroc n’ a pas pris au sérieux la question du développement humain et qu’il cherche à Agadir à améliorer pour demain les performances de son initiative. Les cinq prochaines années seront déterminantes.