A l’heure où le débat s’intensifie sur des questions comme la cherté de la vie, l’inflation et le pouvoir d’achat, il est des réformes qui peuvent paraître éloignées du sujet mais qui, pourtant, pourraient être porteuses de réponses intéressantes. Celle de l’enseignement en est une.
Car apporter du pouvoir d’achat supplémentaire et durable aux ménages, une des priorités annoncées du gouvernement, peut se faire de plusieurs manières. La plus classique est évidemment à travers une action sur les revenus, notamment les salaires. Ce qui est déjà mis en marche avec le dialogue social. Mais soutenir le pouvoir d’achat peut également se faire à travers l’allégement des dépenses surtout les plus lourdes supportées par les ménages dont celles de l’éducation et de la scolarité. La réforme de l’enseignement public peut contribuer à cet allégement.
Selon les dernières estimations du Conseil supérieur de l’éducation et de la formation, les ménages marocains dépenseraient aujourd’hui le volume colossal de 20 milliards DH pour la scolarité de leurs enfants. Évidemment, une grande partie de ce budget va à la scolarité dans les écoles privées.
Si les familles pouvaient trouver demain un enseignement public de bonne qualité, cela se traduirait mécaniquement sur leur budget par des économies conséquentes qui pourraient alors alimenter la consommation et, pourquoi pas, l’investissement avec tous les effets induits pour l’économie et pour les caisses publiques. En libérant ainsi le pouvoir d’achat des ménages, la réforme de l’école peut aussi s’avérer une véritable manne financière pour l’État…