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Yasmina Baddou diligente une enquête sur l’affaire des bébés victimes d’une grave infection suite à leur vaccination

© D.R

Six bébés ont été victimes d’infections graves suite à un vaccin à Casablanca. Selon les parents des enfants, il y aurait au total une vingtaine de cas. Ces bébés âgés actuellement de 9 mois ont été vaccinés au 4 ème mois du DTC (diphtérie-tétanos-coqueluche) HIB au dispensaire «Derb Linglise» (la rue des Anglais) dans l’ancienne médina. Quelques jours après le vaccin, leurs jambes ont commencé à s’enfler et ont développé par la suite des abcès. «Quinze  jours après la vaccination, la  jambe gauche de ma fille Aya a commencé à rougir et à s’enfler. Par la suite, sa jambe s’est infectée et dégageait du pus. On nous a recommandé de lui donner des antibiotiques et de soigner l’abcès avec de l’alcool alors que l’état de santé de ma fille s’aggravait de jour en jour. Le 12 novembre, mon enfant a subi une opération.
Sans cette intervention chirurgicale, Aya risquait d’être amputée de la jambe», affirme Abdelaziz, le père de Aya. Un autre cas, celui de Ilias. «Mon fils n’arrive plus à s’appuyer sur sa jambe gauche. Il ne dort plus à cause de la douleur. Il a été opéré à deux reprises dans une clinique privée à la rue Socrate. J’ai déboursé 6000 DH sans compter les frais des médicaments. On a eu du mal à rassembler cette somme d’argent mais ce qui compte avant tout c’est la santé de mon enfant», affirme la mère du petit garçon.
Le vaccin serait-il responsable de ces infections ? Selon les parents, il n’y a aucun doute à ce sujet. D’après ces derniers, les infections ne sont pas dus à des effets secondaires mais parceque les vaccins étaient périmés. Une thèse que rejette Dr Omar El Menzhi, directeur régional du ministère de la Santé à Casablanca. «Les vaccins en question n’étaient pas périmés, la date de péremption était toujours valable. Pour chaque vaccin, est inscrit sur un registre le numéro de lot et la date de péremption. D’autant plus que ce sont des vaccins qui sont importés de l’étranger et achetés par des organismes internationaux dont l’OMS et l’UNICEF». Selon M. El Menzhi, il s’agirait d’un problème d’asepsie (ensemble des mesures visant à empêcher tout apport exogène de micro-organismes). «Le manque d’asepsie peut causer des infections graves. Cela peut provenir d’un défaut de lavage des mains», souligne la même source avant d’ajouter que : «une enquête va être ouverte pour déterminer les causes de ces infections». La ministre de la Santé, Yasmina Baddou, s’est engagée à prendre en charge sur le plan médical les enfants malades.
«Ils seront examinés par des spécialistes et recevront tous les soins et les médicaments nécessaires», a indiqué M. El Menzhi. Alors au moment où nous mettions sous presse, le père de l’un des enfants nous a révélé qu’ils ont été conduits dans la matinée du mardi 16 décembre à l’hôpital d’enfants au CHU Ibn Roch. «Deux enfants seront à nouveau opérés. L’un pour la troisième fois consécutive et l’autre pour la deuxième fois. Quant aux autres enfants, ils ne seront examinés que dans un mois», déclare ce père. Les parents ne comptent pas s’arrêter là. Ils envisagent de déposer, avec le soutien de l’association «Touche pas à mes enfants» (Matkich Wladi) une plainte collective devant la justice. 

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