Société

22.300 Marocains vivent avec le VIH

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«J’ai été rejeté par mes parents aussitôt qu’ils ont appris que j’étais atteint du sida. Je me suis retrouvé du jour au lendemain dans la rue sans argent et sans travail. De temps en temps, j’effectue des petits jobs pour pouvoir payer le loyer d’une petite pièce que je loue avec d’autres personnes. En plus du VIH, je suis asthmatique. Je n’ai pas les moyens d’acheter la Ventoline. A l’hôpital, on refuse de me la donner. Je ne sais plus quoi faire», déclare un jeune garçon vivant avec le VIH. Autre témoignage poignant, celui d’une jeune fille contaminée par le virus du sida alors qu’elle voulait tout simplement se faire soigner les dents chez un dentiste. Une négligence des normes d’hygiène qui a fait basculer sa vie.
La violation des droits fondamentaux des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) accentue leur souffrance et leur isolement et les oblige à vivre dans la clandestinité. Pour mobiliser les acteurs nationaux à assurer l’accès des PVVIH aux services de prise en charge dans le respect des droits humains, une conférence-débat a été organisée vendredi 26 décembre à Casablanca. L’objectif étant de permettre à ces malades d’accéder aux différents services sanitaires, économiques, sociaux, juridiques et autres. Lors de cette rencontre, la prise en charge des malades du sida a été mise en exergue. Celle-ci, qui a débuté dès 1999 avec l’introduction de la trithérapie a connu une évolution les années suivantes. Ainsi, l’inclusion de l’initiative onusienne «Access» en 2001 a permis de faire diminuer de 60% les prix des médicaments de la trithérapie. Ce processus a été consolidé en 2002 par l’abolition des droits de douane et la TVA imposés sur ces médicaments, l’inclusion dans le programme d’appui du Fonds  mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et l’introduction en 2004 des médicaments génériques. Cette prise en charge devait être couronnée par la gratuité totale des soins pour les personnes malades du sida.
Au Maroc, 22.300 personnes vivent avec le VIH selon les estimations du ministère de la Santé. L’épidémie continue de progresser en passant de 2.548 cas en décembre 2007 à 2.798 cas cumulés de sida à la mi-novembre en 2008. En 2008, 40% des cas cumulés sont des femmes. Les populations les plus exposées au virus sont les professionnelles du sexe avec une prévalence de 2,1% suivi des usagers de drogues injectables (1,6%), les prisonniers (0,8%), les tuberculeux (0,4%), les porteurs d’IST (0,3%). Le mode de transmition hétérosexuel reste prédominant (87%). Le taux de personnes contaminées par voie bisexuelle (3%), drogue (3%), périnatale (3%) et par transfusion (1%). Pour ce qui est des régions, la région Souss-Massa-Draâ est la plus exposée (22%) suivie de Marrakech- Tensif-Haouz (16%) et le  Grand Casablanca (14%).


«Association du jour»


Créée en avril 2006, l’Association du Jour est la première association regroupant des personnes vivant avec le VIH/sida au Maroc. Elle compte actuellement plus de 200 adhérents. Elle est appuyée au niveau technique et financier par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, dans le cadre du programme national «Appui à l’extension de la stratégie du Programme de lutte contre le VIH/sida au Maroc» mené par le ministère de la Santé. Cette association a pour objectifs de favoriser l’échange, l’information, la prévention et les rencontres de personnes vivant avec le VIH ainsi que de lutter contre la stigmatisation et la discrimination  de ces personnes.

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