Société

Qui a poignardé Ali Ouboukhlik ?

© D.R

Le professeur Ali Ouboukhlik a failli succomber à ses blessures vendredi 5 août quand il a été sauvagement poignardé par un individu dans une clinique casablancaise.
Selon les informations recueillies par ALM, le célèbre neurochirurgien a fait l’objet d’un acte criminel, ignoble et prémédité de la part d’un individu désincarné décrit comme déséquilibré et qui se serait présenté à ladite clinique dans un état anormal. La suite des événements allait expliquer la chose. Un acte prémédité pendant plusieurs jours et un plan pour attenter aux jours du praticien.
Le criminel s’était présenté à la clinique « Al Farabi » vendredi dernier prétendant souffrir de graves maux de tête et demandant absolument à voir le docteur Ali Ouboukhlik. Or, ce dernier n’étant pas de service ce jour-là, on demande au faux patient de revenir lundi ou mardi, jours de consultation pour le très sollicité praticien jouissant d’une grande renommée auprès de ses pairs et exerçant dans cette clinique en toute légalité. Serviable, rigoureux et humaniste, Ali Ouboukhlik, agrégé et pratiquant au CHU Ibn Rochd, allait faire les frais de son grand cœur.
Celui qui se présentait comme gravement malade criait à tue-tête qu’il ne pouvait pas attendre et que son travail ne lui permettait pas de revenir pendant les jours sus-indiqués.
On appelle donc Ali Ouboukhlik qui répond à l’appel. Pour le médecin, atténuer les souffrances d’un patient passait avant tout autre chose. A 16 heures, le docteur est dans les locaux de la clinique casablancaise. Le faux patient monte au quatrième étage pour consultation. Une fois terminée cette dernière, le faux patient pouvait partir. Pour régler les frais de la consultation, on lui demande 250 dirhams. Il prétend n’en avoir que 200. Pour Ali Ouboukhlik, cet aspect financier n’a jamais été une priorité. Il dit au patient qu’il pouvait payer ce qu’il voudrait. Là, c’est l’imprévisible, l’insoutenable qui arrive. Le faux patient sort un couteau qu’il dissimulait sous sa veste et se met sauvagement à poignarder le médecin. Ce dernier arrive à peine à contenir ses intestins qui subiront plusieurs perforations. Un vrai cauchemar. Les employés de la clinique accourent et le bon docteur, entré dans un coma, est transféré au CHU Ibn Rochd où un jeune chirurgien s’applique à sauver ses jours. Ali Ouboukhlik est dans un état stationnaire et se trouve toujours dans un service de réanimation. Il aurait pu en être pire puisque la lame assassine a été à 2 centimètres de son pancréas.
Que devient alors son agresseur ? Une fois son forfait perpétré, laissant le médecin pour mort, il dévale les escaliers en agitant son couteau devant tout se qui bouge sur son passage. Avant de disparaître dans la nature. Ce dernier fait d’ailleurs l’objet d’une enquête policière qui essaie de remonter plusieurs pistes. Un acte de vengeance pour le décès de quelque parent opéré ou soigné par Ali Ouboukhlik ? Cela n’est jamais arrivé comme en témoignent les archives de la clinique «Al Farabi».
Reste alors l’hypothèse d’un acte prémédité motivé par un règlement de comptes. Car, selon nos sources, l’individu s’était présenté à la clinique à plusieurs reprises. Il tenait à voir le Dr. Ouboukhlik en personne et il tenait à ce que « l’entrevue» ait lieu pendant les jours où le médecin n’était pas de service à ladite clinique. Et puis, un patient qui va consulter, armé d’un couteau, pousse à se poser plusieurs questions.
Les enquêteurs devraient aussi s’intéresser à d’autres pistes et notamment celles qui pourraient avoir un lien avec l’entourage du neurochirurgien et sa vie privée. Y compris son entourage familial. L’hypothèse d’une vengeance familiale n’est pas à exclure.
Pour un médecin, l’acte criminel prémédité contre les jours de Ali Ouboukhlik consacre cette triste réalité d’une noble profession qui n’est plus respectée et de femmes et d’hommes bafoués dans leur dignité au jour le jour. Pour beaucoup d’entre eux, c’est l’ère du mépris pour celles et ceux ayant la lourde mission d’atténuer les souffrances d’autrui quand il ne s’agit pas de leur sauver la vie.
A en croire une source policière, c’est la brigade criminelle préfectorale et son patron en personne qui prennent l’affaire en main. Hier lundi, des éléments de cette brigade sont allés voir Ali Ouboukhlik. Mais en vain. Les enquêteurs n’ont pas été autorisés à interroger la victime, seule à pouvoir identifier son agresseur.

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