24 heures

Les assassins de Massoud jugés

Les deux principaux inculpés sont l’ancien footballeur professionnel tunisien, Nizar Trabelsi et le Belge d’origine tunisienne, Tarek Maâroufi. Parmi les proches du premier suspect, figure aussi le Marocain Abdelkrim el Hadouti, un intermédiaire qui utilisait un snack du centre de Bruxelles. Le nom de Nizar Trabelsi est apparu dans l’enquête menée en France sur Djamel Beghal, chef présumé d’un réseau islamiste soupçonné d’avoir préparé des attentats contre l’ambassade des Etats-Unis à Paris. Dans une interview à la radio-télévision publique belge, RTBF, accordée par téléphone en novembre 2002, Trabelsi a nié cette version et affirmé qu’il préparait en fait un attentat contre une base militaire de l’OTAN abritant des missiles nucléaires américains à Kleine Brrogel (nord-est de la Belgique). Il a clamé dans la même interview son amour « filial » pour Oussama Ben Laden et sa « haine des Américains ». Le nom de Trabelsi a par ailleurs été cité l’an passé à Rotterdam au procès de Jérôme Courtailler. Selon le parquet néerlandais, ce charcutier français converti à l’islam depuis deux ans devait fournir un passeport à Nizar Trabelsi dans le cadre du projet d’attentat contre l’ambassade américaine à Paris. Au final, M. Courtailler et ses trois co-inculpés ont cependant été acquittés faute de preuves.
Nizar Trabelsi doit comparaître aussi jeudi pour l’autre grand dossier du procès de Bruxelles : les préparatifs en Belgique de l’assassinat, le 9 septembre 2001, d’Ahmad Shah Massoud, chef de l’Alliance du Nord et héros de la lutte antitalibans. Tarek Maâroufi est le personnage clé dans cette affaire. Inculpé pour « association de malfaiteurs », il est accusé d’avoir recruté et envoyé en Afghanistan Abdessatar Dahmane et Rachid Bouaer el Ouaer, deux Tunisiens qui ont tué le commandant Massoud en se faisant passer pour des journalistes. Maâroufi et ses co-inculpés sont soupçonnés d’avoir fourni aux tueurs des passeports volés à l’ambassade de Belgique à La Haye et au consulat du royaume à Strasbourg (France). Avant son arrestation en décembre 2001 à Bruxelles, Tarek Maâroufi était déjà sous le coup d’un mandat d’arrêt délivré par la justice italienne, qui le considérait comme l’«idéologue» de la cellule de soutien à Al-Qaïda en Italie. Outre le tandem Trabelsi-Maâroufi, un troisième homme, le Tunisien Mohamed «Amor» Sliti, est lui aussi poursuivi dans les deux volets du procès qui débute jeudi. Sliti, soupçonné d’avoir facilité les déplacements en Afghanistan des deux assassins de Massoud, avait été arrêté en Iran parmi un groupe de réfugiés venant d’Afghanistan puis transféré aux Pays-Bas et enfin en Belgique, où il est arrivé en février 2002.

Philippe Siuberski (AFP)

Articles similaires

24 heuresSociétéUne

Immersion dans les laboratoires de la fondation MAScIR

Elle développe plusieurs projets à la fois

24 heuresUne

Accidents de la circulation : 29 morts et 1.926 blessés du 13 au 19 août

Un total de vingt-neuf personnes ont été tuées et 1.926 autres blessées,...

24 heuresUne

Enlèvement, séquestration et viol avec violence : Trois personnes arrêtées à Casablanca

Les services du district de police de Hay Hassani à Casablanca ont...

24 heuresLivreUne

Parution du roman «Rhapsodies de Tanit la captive», d’Ahmed Boukouss

«Rhapsodies de Tanit la captive» est l’intitulé de l’ouvrage d’Ahmed Boukouss, qui...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux

Articles les plus lus