Automobile

Fiscalité inéquitable

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ALM : Quelles sont vos attentes de cette édition de l’Auto-Expo ?
Mohamed Larhouati : Comme nous l’avons déjà dit lors de la conférence de presse, l’Auto-Expo est un événement biennal qu’organise l’AIVAM. Mais plus qu’une exposition, c’est aussi une fête qui concerne à la fois les acheteurs, mais aussi les jeunes et les moins jeunes et les passionnés en général. C’est une occasion donnée à tous les visiteurs pour partager leur passion, voir de près toutes les nouveautés du marché et découvrir les dernières avancées technologiques en la matière. Car aujourd’hui, une automobile change tous les cinq, six ans, avec à chaque renouvellement un contenu technologique de pointe. Nous voulons aussi que cet événement soit un point de réflexion de l’évolution de l’automobile au Maroc et de ses conséquences sur l’économie marocaine. Notre pays est encore mal loti en matière d’accidents et de pollution et cela tient à un parc automobile assez vétuste.
Mais l’Auto-Expo est aussi une exposition pour la vente, non ?
Cela est vrai, mais la vente reste un aspect accessoire. Car les études que l’on a effectué après chacune des trois précédentes éditions de l’Auto-Expo ont démontré que ce dernier permet tout simplement de déplacer les ventes sur l’année et qu’il ne génère pas des transactions supplémentaires. En fait, les performances commerciales qu’il enregistre sont surtout le fruit des campagnes promotionnelles offertes par les importateurs durant les journées d’exposition. D’où le fait que beaucoup d’acheteurs préfèrent attendre le Salon pour acquérir une auto, voire même anticipent leur achat.
Comment a évolué le marché automobile depuis la première édition de l’Auto-Expo ?
Les chiffres dont nous disposons montrent une évolution d’environ 3,5 % au cours des cinq dernières années. Globalement, nous sommes dans un marché qui stagne depuis 2000 et qui tourne toujours autour des 50.000 véhicules par an, incluant les voitures de tourisme, les 4×4 et les véhicules utilitaires légers. Cela sans considérer, le marché de l’occasion et notamment ses transactions informelles estimées à environ 10.000 véhicules vendus souvent dans des conditions douteuses. Mais cet état de fait signifie aussi que nous sommes pratiquement dans un marché mature, car nous sommes en train de plafonner par rapport au pouvoir d’achat existant aujourd’hui. Et il est plus que jamais impératif d’y remédier.
Comment voyez-vous l’évolution, à moyen terme, du marché CBU ?
Honnêtement, il y a de quoi être un peu pessimiste si l’on considère la situation actuelle et les perspectives d’évolution du PIB, qui restent inférieures aux gros besoins du marchés. Car, aujourd’hui, nous sommes à peu près à 5-6 véhicules pour 100 habitants, toutes catégories confondues, y compris les camions, les motos et les tracteurs agricoles. C’est un ratio très faible comparé à un pays voisin comme la Tunisie (12 véhicules/100habitants), alors qu’en Europe, ce taux dépasse les 30 à 40 voitures. C’est pourquoi nous souhaitons que le marché soit reconsidéré par une approche nouvelle, pendant cette période transitoire qui nous sépare de l’horizon 2010. Et notre souhait est de comprimer cette phase-là en procédant à une baisse plus rapide des droits de douans.
Mais en attendant le démantèlement douanier, qu’est-ce qui pourrait booster les ventes de véhicules au Maroc ?
Vous savez, comme on a peu de chance de voir évoluer le pouvoir d’achat rapidement, nous souhaitons que les autorités compétentes interviennent pour réduire la fiscalité. Qu’il s’agisse de la TVA ou des droits de douane, leur baisse permettrait de ramener le prix des véhicules à un niveau plus en conformité avec le budget d’achat des marocains et partant, un renouvellement plus rapide du parc automobile. Notre parc automobile est aujourd’hui estimé à environ 1,5 et 1,5 million de véhicules pour trente millions d’habitants et 80 % de ces voitures sont âgées de plus de dix ans, ce qui est une source d’accidents et de pollution et le moment est venu pour que l’on réfléchisse à une solution pour sortir de ce marasme. Actuellement, les ventes annuelles du neuf tournent autour des 50.000 véhicules, toutes catégories confondues. Et il faudra plus de 30 ans pour renouveler tout le parc.
Il reste quand même des véhicules économiques, et d’autres à venir…
Je pense que lorsqu’on parle de voiture économique, on devrait surtout penser à un véhicule défiscalisé. Sauf que celle-ci ne concerne qu’un seul modèle ou qu’une seule gamme et non pas une grande partie des produits. Cela oblige le consommateur à acheter un type de véhicule, à un certain prix déterminé. Or, celui-ci refuse parfois que l’on dicte ses choix à travers les produits montés localement et l’a démontré par des comportements hérétiques, tels que l’achat de voitures d’occasion importées. Alors qu’il existe dans le monde des véhicules accessibles à une plus pour le consommateur marocain à budget limité. Ils sont fabriqués en Inde, au Brésil ou en Turquie et ne coûteraient que 50.000 ou 60.000 DH s’ils n’étaient pas taxés !

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