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Le cap des 100.000 ventes, une option plus réaliste

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C’est un sursaut quantitatif majeur que celui enregistré par le marché automobile marocain en 2006. Un grand cru devrait-on dire, puisque pas moins de 84.000 véhicules neufs, toutes catégories confondues, ont été immatriculés durant l’année écoulée. Dans l’absolu, cela correspond à une croissance d’environ 31% par rapport au volume cumulé au terme de l’année 2005 et qui était de 63.965 unités.
Encore plus contrastante est la comparaison avec ce qu’était le marché automobile marocain en 2003, année durant laquelle les ventes du neuf n’avaient guère dépassé la barre des 50.000 unités. De quoi réjouir les importateurs et à leur tête, Mohamed Larhouati, le président de la corporation qui les regroupe; à savoir l’AIVAM (Association des importateurs de véhicules automobiles au Maroc) (lire entretien page 16).  
Et justement, les statistiques communiquées par ladite association montrent une véritable envolée des ventes de véhicules de tourisme montés localement (CKD) et plus précisément 27.417 unités vendues, soit près du double des ventes comptabilisées en 2005 et qui étaient de 14.626 unités. Et c’est, en toute évidence, au succès de la Dacia Logan qu’il faudrait imputer cette croissance. Car, qu’on le veuille ou non, cette nouvelle voiture économique a bel et bien fait son effet et a eu une incidence fortement positive sur le marché automobile marocain.
Avec  plus de 12.700 exemplaires vendus, la Logan s’est logiquement adjugée le statut de véhicule le plus diffusé au Maroc en 2006. Un titre jusqu’ici détenu par le Kangoo de Renault qui, comme les Peugeot Partner et Citroën Berlingo, est assemblé à la Somaca.
Pour autant, la marque au losange conserve son leadership national de premier label du marché automobile des véhicules neufs avec pas moins de 14.000 Renault (neuves) vendues l’an dernier, soit une part de marché de 16,6% (toutes classifications confondues). Au passage, on retiendra que l’évolution 2005-2006 de Renault Maroc n’a été positive que du côté du montage local (+31,3%), à l’inverse de ses livraisons de modèles importés (CBU), en baisse d’environ 6%.
Or, c’est du côté des voitures particulières importées (VP CBU) que l’année 2006 a été la plus animée, même si le numéro sur ce marché s’appelle toujours Toyota du Maroc (TDM).
Ce dernier a livré exactement 6.004 VP l’an dernier, soit une centaine de plus que son sérieux challenger, Peugeot. Mais face à ce dernier, l’importateur de la marque japonaise a creusé assez d’écart en livrant près de 1.500 véhicules utilitaires légers (VUL) contre 171 autres, badgés d’un lion. Et avec ses 7.500 véhicules écoulés au Maroc, TDM aura tout juste réalisé une croissance d’environ 3,4% et a pu détenir une part de 13,7% sur le marché des véhicules neufs importés (VP + VUL).
Tout en étant derrière Toyota, la marque Peugeot aura en tout cas connu une croissance intéressante (+12%) sur le marché des VP CBU dont elle a représenté une part de 12,3% en 2006.
On ne saurait poursuivre, dans le présent article, la description du marché en passant au crible tous les labels qui y sont présents. Cela d’autant plus, qu’un bilan marque par marque donne une idée résumée des performances de chacune d’elle…
En revanche, il est intéressant de relever différentes tendances qui ont prédominé durant 2006 sur le marché automobile marocain et qui peuvent être réduites à au moins trois principales donnes.
D’abord, une tendance de forte croissance réalisée par des marques de plus en plus prises en compte par le consommateur marocain. C’est strictement le cas des deux labels coréens Hyundai et Kia, qui proposent des produits extrêmement compétitifs en terme de prix et dans des segments à gros volumes (citadines et compactes) ou à fort potentiel de croissance (citadines économiques et 4×4).
Du coup (et c’est une autre tendance qui a caractérisé le marché marocain), cette forte croissance réalisée par les coréens fait que leurs parts de marché ont été accrues au détriment de celles de la concurrence et en premier lieu, les marques qui se cantonnaient dans le Top 5 un an auparavant; à savoir Renault, Peugeot, Toyota, Volkswagen et Citroën. Et si certains ont lutté pour se maintenir en haut-de-forme, d’autres ont fait les frais de la montée en puissance coréenne. C’est le cas de Volkswagen qui a enregistré une forte décroissance (- 24,3%) et une part de marché désormais inférieure à 5%.
Autre donne pour le moins intéressante qu’a connu le marché marocain en 2006 : il s’y est vendu, pour la première fois dans son histoire, plus de tout-terrain ou SUV (Sport Utility Vehicles) comme on les appelle, que de berlines du segment medium (celui des familiales). Principale explication à ce revirement de situation : le SUV représente aujourd’hui pour les cadres supérieurs et autres pères de famille à pouvoir d’achat élevé, une réelle alternative par rapport à une berline plus traditionnelle et moins fashion. Et plus qu’un effet de mode passager, cet engouement pour les 4×4 devrait constituer une tendance de fond appelée à s’installer pour au moins une bonne dizaine d’années.
Reste à revenir sur un épiphénomène assez intrigant et en tout cas riche d’enseignements et de conclusions à faire, celui de la Maruti. Livrée à moins de 500 exemplaires en 2006, la voiture ultra-économique «by Suzuki» n’aura finalement pas séduit autant de clients que ce qu’avaient imaginé les responsables de Suzuki Maroc. Pourquoi ? Tout simplement parce que le consommateur marocain est devenu plus averti et bien plus mature que son homologue dans d’autres pays émergents où la Maruti fait un carton. Et il apparaît finalement que le prix n’est pas le seul élément à mettre en avant pour vendre un véhicule qui se prétend être «économique» et ce, aussi limité que serait le budget de sa clientèle cible.
On le voit aussi du fait de la croissance qu’ont continué à enregistrer les deux principales représentantes du segment des citadines économiques; à savoir la Kia Picanto et l’Atos de Hyundai. Deux modèles dont on ne donnait pas cher de leurs peaux et dont on disait qu’elles seraient «laminées» par une Logan, plus grande et moins chère. Cela ne s’est finalement pas produit, parce que les deux types de véhicules répondent à des clientèles et des besoins spécifiques, voire différents.
Maintenant, ces appréciations et ces considérations concernent un exercice commercial achevé et l’on ignore si elles vont perdurer tout au long de 2007.
Une année qui, selon quelques professionnels du secteur, devrait connaître une progression avoisinant les 20%. A ce taux de croissance, le marché automobile marocain se retrouve projeté à 100.000 ventes annuelles. Plus que jamais, ce cap tant espéré par les importateurs devient une option aussi proche que réaliste.

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