Mettre fin à la suprématie de Mitsubishi sur le rallye Dakar reste décidément un challenge dur à réaliser. C’est en gros ce qui ressort de la dernière édition de cette éprouvante course africaine, remportée pour la septième année consécutive par le "Team Repsol Mitsubishi Ralliart". Ce dernier, invaincu sur ce rallye depuis 2001, a achevé en beauté et en doublé la dernière spéciale de 16 km qui s’est déroulée près de Dakar, dimanche 21 janvier. Sur leur Mitsubishi Pajero Evolution, Stéphane Peterhansel et Jean-Paul Cottret ont donc remporté la course (pour la troisième fois en quatre ans), suivis de leurs coéquipiers (tenants du titre), Luc Alphand et Gilles Picard. La troisième marche du podium elle a été occupée par Jean-Louis Schlesser sur son Buggy Schlesser-Ford.
Mais les choses étaient loin d’être évidentes pour Mitsubishi durant les premiers jours du rallye, fortement dominés par les RaceTouareg du Team Volkswagen Motorsport. Un équipage, qui compte notamment dans ses rangs le très talentueux Carlos Sainz, le Sud-Africain Giniel De Villiers et le Portugais Carlos Sousa. Certes, le pilote espagnol, fort d’une grande expérience et d’un joli palmarès en Championnat du monde des rallyes (WRC), a pu offrir 5 des 10 victoires d’étapes remportées par VW sur un total de 14 ! Mais dans la traversée du désert commencèrent les ennuis mécaniques pour les trois stars du Team VW. Sa performance, Mitsubishi l’aura donc réalisée loin de l’asphalte sur les surfaces difficiles du désert traversant le Maroc, la Mauritanie, le Mali et le Sénégal. Devrait-on y voir une supériorité technique des Pajero Evolution ? La question mérite, une fois de plus, d’être posée.
Portant le nom de code MPR13, les quatre Pajero Evolution engagés ont été développés conjointement par le Team Repsol Mitsubishi Ralliart basé à Pont-de-Vaux (à 100 km au nord de Lyon) et par le centre de recherche et développement d’Okazaki de Mitsubishi Motors Corporation au Japon. Le Team travaillait sur ce nouveau véhicule depuis 2005 et l’avait testé intensivement à Erfoud (Maroc) durant l’été 2006. Bien entendu, la version MPR13 est techniquement différente par rapport à un Pajero "normal". Parmi ses spécifications, on retiendra un système de refroidissement modifié, un freinage renforcé, une monte pneumatique spécifique (BF Goodrich) ou encore un centre de gravité a baissé et une répartition des masses optimisées grâce à un positionnement différent du réservoir et du support de roue de secours. Bref, des évoluions techniques qui constituent des voies à explorer pour les prochaines générations du Pajero grand public.
«Chez Mitsubishi Motors, nous sommes convaincus que les expériences que nous acquerons dans le Dakar avec le nouveau MPR13 seront appliquées au développement du Pajero de la cinquième génération à l’avenir», explique Osamu Nakayama, l’un des managers de Mitsubishi Motors à Okazaki.