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Porsche SE-Volkswagen : Une fusion incertaine

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Les deux groupes allemands ont prévu de fusionner au second semestre 2011 mais des obstacles juridiques et fiscaux font planer le doute sur le projet et contraignent Porsche SE à envisager un avenir comme entité indépendante. La maison-mère du constructeur de voitures de sport Porsche AG compte augmenter son capital pour lever cinq milliards d’euros et réduire ainsi son endettement. «Nous ne pouvons pas dire avec certitude quelle approche Porsche SE va prendre» concernant la fusion, a dit jeudi dernier son directeur financier Hans Dieter Pötsch. Celui qui est aussi directeur financier de Volkswagen a estimé qu’il y avait désormais une probabilité croissante que VW renonce à la fusion pour se contenter de lever son option d’achat sur Porsche AG, principale filiale de Porsche SE. Etant donné que les deux sociétés peuvent déployer leur plan de synergies d’au moins 700 millions d’euros simplement en exerçant cette option, les analystes mettent en doute la nécessité d’une fusion préalable entre la holding et le premier constructeur automobile européen. Pour le moment, la levée de cette option avant le début de l’année 2015 pourrait donner lieu à un impôt d’un milliard d’euros, mais Porsche a souligné que cette charge potentielle se réduirait d’environ 14% chaque année. «Nous devons soupeser les synergies perdues, autour d’une grosse centaine de millions d’euros chaque année, et le coût fiscal d’exercer l’option», a expliqué Hans Dieter Pötsch, ajoutant que le second semestre 2014 serait le moment pivot où les deux se compenseront. Il a déclaré par ailleurs que Porsche SE souhaitait apparaître aux yeux du marché comme un investissement attractif par lui-même et a tenté de séduire le marché en promettant un dividende dès le mois de juin pour les nouvelles actions émises. Elles bénéficieront en effet d’un dividende annuel complet pour l’exercice fiscal raccourci qui s’est achevé fin décembre. Hans Dieter Pötsch a reconnu que l’incertitude qui règne au Japon et au Moyen-Orient rendait la période peu propice pour faire appel au marché. «Si nous avions le choix, nous ne choisirions sans doute pas l’environnement actuel. Néanmoins, il n’y a aucune raison d’hésiter». La dette nette de Porsche SE atteignait 6,34 milliards d’euros à la fin décembre, et l’augmentation de capital devrait permettre de la réduire à 1,5 milliard d’euros. Le directeur financier a dit tabler sur un bénéfice annuel en 2011 en excluant les éléments exceptionnels, comme de possibles dépréciations liées à la participation de 50,1% dans Porsche AG. Même si Porsche SE a déclaré le mois dernier que la fusion avec VW avait environ 50% de chances de se concrétiser, Hans Dieter Pötsch a souligné que le projet avait le soutien des familles propriétaires, des directions et des syndicats des deux groupes. «Nous pouvons souligner que le directoire de Porsche SE suppose qu’il sera possible de clarifier les incertitudes actuelles et que la fusion pourra se poursuivre, même si c’est après 2011», a-t-il indiqué. Jeudi dernier, Volkswagen a prévenu que divers problèmes juridiques et fiscaux compliquaient la fusion tout en assurant qu’il ne renoncerait pas à son projet.

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