Chroniques

Cycle infernal

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La situation reste tendue en Iran où l’on ne sait si l’agitation est due à des aspirations réellement populaires non satisfaites ou si le mouvement est téléguidé de l’extérieur. Pas un jour ne passe sans que les Etats-Unis ne menacent Téhéran pour, officiellement du moins, l’obliger à arrêter son programme nucléaire. Pour les néo-conservateurs de l’Administration américaine, un effet domino a cours actuellement dans la région, depuis la chute du régime de Saddam Hussein. Cette nouvelle donne a d’ailleurs rendu possible un véritable encerclement de l’Iran à travers le déploiement de quelque 150.000 G.I en Irak. Très vite la contestation à Téhéran a pris un caractère politique à travers l’appel à la démission du Président Khatami et les attaques frontales inédites contre le Guide de la République islamique, Ali Khamenei, personnalité sacralisée et quasiment intouchable. Le régime iranien menace de décréter l’état d’urgence si les manifestations continuaient, alors que les Américains menaçaient d’une intervention militaire, même si dans l’immédiat ils privilégient d’autres voies comme le soutien à l’opposition iranienne, l’encadrement de la pression internationale et les tentatives d’isoler complètement le régime de Téhéran. Malgré toutes ces manoeuvres, la contestation en Iran reste limitée à une partie des milieux estudiantins et n’a pas réussi à s’étendre à d’autres secteurs de la société iranienne. Ces milieux, à cause de leur composition même, de leurs buts et du fait même du soutien américain, se montrent incapables de trouver des prolongements au sein du peuple iranien au nationalisme ombrageux. Le fait que la contestation en Iran se déroule à un moment pareil confirme parfaitement que l’agenda arrêté par l’Administration Bush pour refaire la carte du Moyen-Orient après la conquête de l’Irak est maintenu. Après Bagdad, Téhéran. Les faucons du Pentagone accusent le régime iranien d’abriter des bases d’Al Qaïda et du terrorisme international de vouloir se doter d’armes de destruction massive, de chercher à instaurer un régime chiite en Irak et d’entretenir la guérilla en Afghanistan. Et, surtout, de soutenir les mouvements de libération palestiniens, dont le Hamas, contre Israël. C’est surtout ce dernier grief que les théoriciens de la politique américaine, à majorité pro-israélienne, ne pardonnent pas. Aujourd’hui, ils prônent, tout simplement, une confrontation frontale avec le régime iranien.

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