Chroniques

De toutes les couleurs : dessins de lumière

© D.R

Il nous arrive de prendre des centaines de photos d’un seul événement ! Lorsque les gens s’amusent, découvrent, se retrouvent et revivent, l’envie d’éterniser les moments agréables s’impose. C’est ainsi que nous prenons des dizaines, voire des centaines, de photos pour ne rien manquer. On se retrouve alors avec un tas de photos, parmi lesquelles on peut gentiment choisir les plus réussies et éliminer les ratées. Mais il a fallu près de deux siècles de progrès pour que la photographie soit aussi facile à réaliser. L’histoire de la photographie est très intéressante, mais un peu ennuyeuse à cause de toutes les dates et tous les noms de techniques et de produits chimiques mis en jeu. Je ne vais donc pas vous parler d’Ibn al-Haytham, ce savant arabe né au dixième siècle, qui décrivait le principe de la chambre noire et précisait que l’image, inversée, était d’autant plus nette que l’ouverture était petite. Je ne vais pas non plus vous parler de Johann Heinrich Schulze (1727) qui découvrait que la lumière noircissait certains composés d’argent. Pour vous parler d’émotions plutôt que de dates et de techniques, sachez que la plus vieille photo connue est celle prise par Nicéphore Niepce qui photographia un paysage à partir de sa fenêtre en 1826. Cette photographie disponible sur Internet et universellement reconnue comme la première image du monde réel s’intitule «Point de vue pris d’une fenêtre du Gras.» Le processus aurait pris presque deux jours ! Et le principe que certains ont appelé «Les dessins de la lumière», consiste en une plaque de cuivre recouverte d’un mélange bitumineux. Ce mélange noir est normalement soluble dans certains solvants, mais au contact de la lumière, il durcit et devient insoluble. Les parties non touchées par la lumière disparaissent avec les solvants alors que les parties touchées, donc insolubles, restent sur la plaque. Mais cela ne s’est pas arrêté là. Durant les années 1930, William Henry Fox Talbot réalisa le premier négatif de l’histoire et Louis Daguerre inventa le Daguerréotype. Et les plus belles photographies que je vous suggère d’observer sont «intérieur d’un cabinet de curiosités» prise en 1837 ainsi que la célèbre «Vue du boulevard du Temple à Paris» prise aussi par Daguerre en1838. Dans cette dernière, on voit la photo d’un homme pour la première fois de l’histoire! Cette photo qui a nécessité un temps d’exposition de plusieurs minutes n’a naturellement pas pu immortaliser l’agitation des chariots, des chevaux et des gens à cause de leurs mouvements qui les ont empêchés de se fixer sur l’image. À l’exception donc de cet homme qui se faisait probablement cirer les chaussures et restait immobile durant les quelques minutes nécessaires à la réussite de la photo.

Articles similaires

Chroniques

Le Polisario, un poison africain

Que ce soit sur le plan diplomatique ou sportif, le Polisario pose...

AutreChroniques

Santé mentale et pouvoir d’achat

Il nous faut faire de la santé mentale des Marocains une priorité...

Chroniques

Chère prise de parole en public

Pour prétendre à te prendre en public, toi chère prise de parole...

Chroniques

Une véritable transformation et évidence du paysage socio-économique

Le rôle incontournable de la femme ingénieure au Maroc