Chroniques

De toutes les couleurs : La presse artistique

© D.R

Avec Diptyk magazine, nous avons désormais au moins deux beaux magazines à fréquenter. Deux magazines avec des approches, des iconographies et des styles légèrement différents. Personnellement, en plus d’aimer toucher, feuilleter et lire les beaux magazines d’art, j’aime aussi les collectionner. J’ai aussi dans ma petite collection les anciennes tentatives marocaines dans ce sens : Zon’art, Tachkil Maghribi et Matrice des arts qui ont malheureusement disparu un peu trop vite. M.Abdelmajid Hannaoui n’étant plus parmi nous, espérons que MM. Ahmed Jarid et Abdelghani Oubelhaj, nourris de leurs précédentes expériences, se remettront à nous parler d’art en arabe et en français comme auparavant. Pourquoi ne pas introduire le tifinagh et peut-être aussi la darija marocaine pour toucher un maximum de gens? Si la presse artistique est jeune au Maroc, cela fait plus de trois siècles qu’elle existe en Europe. Pour la petite histoire, sachez que l’Europe du dix-huitième siècle a connu la naissance d’un nouveau public : le public bourgeois, très gourmand en termes d’œuvres d’art. À peu près en même temps, les artistes s’étaient mis à exposer leurs œuvres dans les salons et les manifestations publiques. Et c’est ainsi qu’un nouveau métier était né : celui du commentaire critique, réalisé par des initiés du monde de l’art et des gens de « bon goût ». Des commentaires qui ont fini par être rassemblés sous forme de bulletins, de revues et de magazines d’art, donnant naissance à ce qui est connu aujourd’hui sous le nom de presse artistique. Cette dernière, théoriquement capable d’éclairer, de conseiller et de diriger les amateurs d’art, est devenue responsable aussi de la hiérarchisation de la production artistique. À part le nouveau phénomène, typiquement anglo-saxon, des magazines où se mêlent  la mode et l’art, il existe dans le monde aujourd’hui divers types de presses artistiques : une presse à gros tirage appuyée par de solides groupes financiers, une presse visant des micromarchés, une presse consacrée à des domaines spécifiques tels que la danse, le graphisme, la photographie ou le design, une presse ou des sites Internet gérés par des groupes d’artistes et une presse généraliste qui communique sur toutes les formes de la culture contemporaine. C’est généralement grâce à la publicité que ces magazines existent encore sur le marché. Pour beaucoup, les recettes proviennent aussi du phénomène des numéros hors séries liés aux grands événements et expositions. Mais l’avènement Internet pourrait modifier les données. Ce réseau mondial d’information est en train de pousser les supports en papier à se questionner sérieusement sur leur avenir.

Articles similaires

AutreChroniques

Santé mentale et pouvoir d’achat

Il nous faut faire de la santé mentale des Marocains une priorité...

Chroniques

Chère prise de parole en public

Pour prétendre à te prendre en public, toi chère prise de parole...

Chroniques

Une véritable transformation et évidence du paysage socio-économique

Le rôle incontournable de la femme ingénieure au Maroc

Chroniques

Et si on parlait culture… l’débat 2ème édition

Les Marocains sont épris de culture, il suffit pour s’en rendre compte...