Chroniques

De toutes les couleurs : le cas Kieron Williamson

© D.R

Kieron est né en 2002 et vit à Holt dans le Norfolk en Angleterre. Ses peintures, exécutées avec une grande adresse, ont suscité un intérêt considérable dans les médias du Royaume-Uni et ailleurs dans le monde. C’est vrai qu’il maîtrise parfaitement la perspective et les jeux d’ombre pour son âge.
Ce petit prodige a vu, lors de sa deuxième exposition en 2009, partir tous ses tableaux en l’espace d’un quart d’heure. En 2010, une trentaine de ses tableaux a été vendue en une demi-heure. Il paraît que des gens ont campé à l’entrée de la Picturecraft Gallery, deux jours avant le début de l’exposition.
Plus jeune, il aimait dessiner les trains et les dinosaures. Aujourd’hui, il se lève souvent à six heures du matin pour peindre, et durant les vacances, ses parents l’emmènent chercher l’inspiration dans la nature ou visiter ses plages favorites. Ses esquisses de chevaux, de divers personnages, d’hommes et de femmes en costumes insolites ne lui prennent que quelques minutes. Il reproduit aussi (non sans y ajouter de sa propre touche) certaines illustrations de l’artiste originaire de Norfolk, et qui était apprécié par la reine mère, Edward Seago (1910-1974).
C’est Carol Pennington, qui a un atelier tout près de la maison des Williamson qui a initié Kieron aux fondements de la peinture durant ses vacances, faisant de lui la parfaite illustration de la fameuse phrase : «mon fils de huit ans peut faire mieux!» Autrement, c’est un petit gamin normal qui va à l’école et qui aime jouer au football. Il prétend être le meilleur défenseur de son équipe.
Devant un tel succès, les gens doutent, examinent, surveillent, jugent. Certains pensent qu’il est autiste ou qu’un adulte l’aide à finir ses peintures. D’autres pensent que ce ne sera qu’un simple feu de paille. C’est vrai que le passage à l’âge adulte peut changer bien des choses. Pensez à Jan Lievens (1607-1674) qui fut élève de Pieter Lastman tout comme Rembrandt. Adolescent, Jan Lievens était bien meilleur que Rembrandt, mais à l’âge adulte, les rôles se sont inversés. Aujourd’hui, l’histoire se rappelle mieux de Rembrandt. Je pense aussi que ce qui lui attire le plus d’attention, c’est la précocité de son talent! En effet, si sa peinture était celle d’un adulte, elle passerait probablement inaperçue. Alors tout dépendra de lui. Il va falloir qu’il arrive, à l’âge adulte, à impressionner le monde autrement que par son âge. Ses parents, très au courant des choses de l’art, n’ont pas l’air de s’inquiéter. Ils font ce qu’ils peuvent pour baisser la pression et pensent que s’il arrêtait la peinture, il pratiquerait sûrement le football ou la formule un.

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