Chroniques

Hors-jeu : Développement durable

Aimé jacquet, l’entraîneur qui a remporté avec l’équipe de France sa première coupe du monde a parlé peu mais vrai lors de sa visite éclair au Maroc. Il a démontré aux dirigeants de la fédération, à ceux des clubs et à nos entraîneurs qu’il ne possède pas une baguette magique ni de secret de réussite. L’évolution du football français et son arrivée au summum en 1998 a nécessité des années de travail pour former toute une génération de joueurs.
La formation des joueurs et des formateurs est le mot clé qui est revenu comme un leitmotiv dans la bouche de cet homme qui a tenu tête à toute la presse française qui critiquait sa méthode.
Le technicien n’en avait pas cure et a continué à faire prévaloir son savoir-faire et ses convictions jusqu’à la finale du Mondial qu’il a remportée contre le Brésil. Les journalistes français y compris ceux du prestigieux quotidien « L’équipe” ont été acculés à faire leur mea culpa et lui présenter des excuses. C’est dire que Aimé Jacquet croit dur comme fer en ce qu’il entreprend avec son expérience et sa patience. Notre football qui traverse la plus grave crise de son histoire a besoin de cette patience et surtout d’hommes patients pour reconstruire une maison délabrée par la négligence.
La moisissure causée par la mauvaise gestion nécessite un travail de base au lieu de se contenter d’un changement en haut de la pyramide. Autrement les échecs que ne cessent de cumuler notre football sont dus à la baisse du niveau technique des joueurs. Quand les équipes nationales junior et olympique se font écraser comme des néophytes, c’est que la pépinière n’est plus cultivée.
C’est une réalité que le public constate chaque semaine en osant regarder un championnat fade, stérile et ennuyeux à l’extrême. Il faut se rendre à l’évidence notre football produit des joueurs à peine moyens faute de formation précoce et de formateurs aguerris.
Tous nos dirigeants font fi de la relève y compris ceux du GNF qui ont osé suspendre le championnat des juniors durant une année comme pour cautionner l’indifférence des clubs envers les catégories de jeunes. Faites un sondage et recensez combien de dirigeants des équipes connaissent les noms de leurs juniors même parmi les plus en vue d’entre eux.
La formation des jeunes est un mot que nos décideurs ressassent à jet continu mais qui perd tout son sens sur le terrain. Faute de gestion rigoureuse et de moyens financiers, les rares écoles de football existant dans notre pays donnent des résultats très en deçà de la moyenne. Ni l’école des FAR pourtant réputée parmi la meilleure en Afrique, ni celles du Raja et du WAC, n’arrivent à suivre le rythme en l’absence d’une véritable politique de jeunes.
Les FAR comme le Raja et le WAC tablent beaucoup plus sur le recrutement des joueurs étrangers au club que sur leur propre pépinière. Il y a anguille sous roche surtout quand les promoteurs s’en mêlent en enfonçant les terrains sous le béton sans en construire. Quand on démolit sans édifier, on tombe dans un gouffre profond comme celui où se trouve le football national faute d’une politique de développement durable.

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