Chroniques

Hors-jeu : Favoritisme familial

Un dirigeant d’une fédération qui file à l’anglaise dans son statut de provisoire n’a trouvé de mieux que de désigner son beau-frère comme directeur de la communication. Il ne faut pas être sorcier pour imaginer que les critères de recrutement reposent plus sur le lien de parenté que sur le degré de la compétence de la personne en question. D’abord cette embauche n’a pas raison d’être dans une fédération où tout est provisoire et qui devait céder la place à un bureau élu dans un délai limité. L’article 22 de la loi sur le sport et l’éducation physique donne en effet au comité provisoire un délai d’un an au maximum pour régulariser cette situation. Or ce comité a outrepassé le texte de loi puisqu’il dure depuis un an et demi et son président se permet bien des caprices. Son directeur de communication, alias son beau-frère, fait tout sauf de la communication puisque jamais les rédactions sportives n’ont eu le privilège de voir sa signature apposée en bas d’un téléfax ou d’une correspondance. Et puis vraiment un comité provisoire n’a-t-il pas plus besoin de compétences manageriales et techniques pour gérer la crise que de s’offrir les services d’un communicateur qui ne communique pas? D’autant plus que ce comité est dirigé en majorité par des gens qui ne connaissent même pas l’abécédaire de la discipline dont ils sont en charge. Ce n’est pas la première contradiction dans notre sport, mais ce qui gêne aux entournures c’est cette mentalité de favoritisme et de clientélisme qui sévit dans ce milieu. La famille et les copains d’abord. C’est le maître mot que se sont passés les dirigeants de notre sport pour garantir un salaire à des techniciens, des administrateurs ou autres employés. Les gens les plus compétents incapables d’être pistonnés resteront sur la touche comme c’est le cas dans nos administrations, voire dans le secteur public. Ceci explique cela. Notre économie tourne à pleine vitesse, notre administration est souple et flexible et notre sport bat tous les records. L’esprit de famille et de copinage a transformé la subjectivité en une vertu qui permet à des dirigeants sportifs de gratifier certains journalistes sportifs de tous les voyages d’agrément avec les équipes nationales. Faites le décompte, ils sont toujours les mêmes. Les jeunes cadres n’ont pas de droit de cité, s’ils ne sont chômeurs, ils se morfondent dans un bureau lugubre et dénué de tout dossier consistant. Vive la famille et les copains!

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