Chroniques

Hors-jeu : La défense de Boulami

Le comité provisoire de la fédération d’athlétisme a été acculé par l’IAAF à prendre la défense de Boulami. Ce qui n’est pas une mauvaise chose pour le recordman marocain qui a toujours clamé son innocence. Mais, il faut rappeler que dans cette histoire de dopage supposé, l’athlète marocain s’est battu tout seul avec les scientifiques du laboratoire de Lausanne. Le seul appui qui l’a poussé à lutter jusqu’au bout, c’est le soutien du public et de la presse qui n’ont jamais cru à sa culpabilité.
Quant au comité provisoire de la fédération, personne ne peut affirmer qu’il s’est mis du côté de Boulami depuis l’éclatement de l’affaire le 15 août dernier. Bien au contraire, les collaborateurs d’Aouzal ont commis la gaffe de divulguer l’information du test positif avant même que l’IAAF ne la rende publique. D’ailleurs, la fédération internationale a vivement reproché au comité provisoire ce manquement à la confidentialité qui ne s’explique que par l’amateurisme de nos dirigeants. Il est tout de même inimaginable que le comité provisoire l’ait fait pour nuire à Boulami. Jamais cette idée n’aurait effleuré l’esprit de quiconque même si Boulami n’a pas échappé à ses détracteurs qui s’étonnaient de ses performances. Mais, il est plus qu’évident que même si le comité provisoire a osé innocenter Boulami, il reste que ce soutien moral demeure très aléatoire. D’abord, parce que les dirigeants de l’athlétisme ont mis beaucoup de temps pour répondre aux doléances de l’IAAF. Et quand ils l’ont fait le 30 janvier dernier, ils ont essayé de se débarrasser par les tous les moyens de ce dossier épineux en se déclarant incompétents.
Une conclusion qui n’a pas plu aux dirigeants de l’IAAF qui leur ont renvoyé le dossier pour les pousser à prendre une position ferme. Les règlements de l’IAAF exigent, en effet, de la fédération à laquelle adhère l’athlète déclaré positif de prendre des sanctions à son encontre dans des délais limités. Le comité provisoire a longtemps tergiversé avant de déclarer qu’il est incapable de statuer sur le cas de Boulami.
Aujourd’hui, il l’innocente, ce qui l’honore sauf qu’il fallait le faire un peu plus tôt, il y a des mois surtout que Boulami possédait des arguments solides pour sa défense. Et ce sont ces mêmes arguments que la fédération développe en contestant la fiabilité de la méthode de dépistage utilisée dans les analyses du sang de Boulami. Ce dernier a cravaché dur et seul pour démontrer que la méthode de dépistage de l’EPO n’était pas scientifique et qu’elle n’est pas validée par la majorité des scientifiques et autres laboratoires.
Quand Boulami a accordé à notre journal sa première interview après avoir été déclaré positif, il s’est appuyé sur les mêmes arguments que le comité provisoire reprend aujourd’hui. Sauf qu’à l’époque les dirigeants de notre athlétisme se muraient dans un mutisme plutôt accusateur que gênant. Que Boulami soit innocenté aujourd’hui par le comité provisoire ne change rien à la donne puisque l’IAAF reste le seul maître de la situation et pourra persister dans l’erreur. L’athlète marocain, avec sa conviction ancrée d’innocence, entend défendre son honneur. Il pourra s’appuyer sur les recours juridiques.

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