Chroniques

Hors-jeu : La loi de l’Omerta

Hicham El Guerrouj continue à porter le flambeau de l’athlétisme national en étalant sa suprématie sur le Golden Ligue. Mais il ne faut pas se leurrer, notre pays ne possède pas un autre athlète de cette envergure. Il faut se rendre à l’évidence et convenir qu’à part Hicham, Bidouane et Boulami, notre athlétisme n’arrive plus à enfanter d’aussi bons champions. Ce n’est pas la faute à notre chère et fertile terre qui ne cesse de produire de grands talents, mais tout se perd et se transforme en néant par la faute de nos dirigeants.
Leur incompétence est telle qu’ils arrivent à réussir le gageur de pousser les athlètes à l’exil. Ce phénomène remonte au temps de la présidence de Mediouri quand plusieurs athlètes ont choisi d’être naturalisés que d’être marginalisés, voire martyrisés. Beaucoup ont fui la répression d’une puissante fédération qui s’est transformée en quartier général infranchissable. D’autres comme l’Américain Khannouchi, les Français Maazouzi, Sghir, le Belge Moughit et une centaine d’immigrés, ont fui l’indifférence, l’ingratitude et la misère. À tel point qu’il n’existe pas un pays européen où ne se trouve un athlète marocain courant sous une bannière étrangère.
Cette immigration des pieds en or n’a pas cessé de s’accroître au fil des ans au détriment d’un athlétisme en perte de vitesse.
Personne n’a voulu sonner le glas et nos responsables ont continué à faire la sourde oreille devant ce phénomène gravissime. Hier encore le précurseur de l’athlétisme national, Said Aouita, a émigré en tant que technicien en Australie. Avant lui, l’actuel directeur national, Akka, avait choisi d’aller travailler sous un ciel plus clément aux Etat-unis. Que nous reste-t-il au Maroc ? Des pseudos dirigeants qui continuent à s’entretuer pour partager le gâteau de l’athlétisme dont on prive les principaux intéressés : les athlètes. Dans ce domaine, certains dirigeants de la fédération défunte, des ligues et des clubs, battent le record mondial de la magouilles et des coups fourrés. On connaît le feuilleton de la ligue de la Chaouia qui n’arrive même pas à tenir son assemblée générale.
Normal puisque la fédération, sous la coupole d’un comité provisoire indétrônable, continue à repousser la date de la tenue de son assemblée générale. Puisque ceux qui devraient veiller sur l’application de la loi, la viole en toute impunité, il faut s’attendre à ce que l’anarchie s’installe. Le comité provisoire ne cesse d’enfreindre les règlements, le comité olympique la cautionne par son silence et le ministère de tutelle l’approuve dans le silence total. La loi de l’Omerta fait rage.

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