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Hors-jeu : La longue hibernation du CNOM

Le CNOM est, pour beaucoup qui ne doivent pas le connaître, le comité national olympique marocain. Dans tous les pays du monde, il existe un comité olympique qui coiffe toutes les fédérations sportives.
Ces instances sont représentées au niveau international par le comité olympique international (CIO). Le CNOM de chez nous est composé des présidents des fédérations et a comme président le général de corps d’armée, Housni Benslimane. Et si le CNOM n’a pas bonne presse, c’est que son existence ne se matérialise que sur le papier. Et si son existence, même, est méconnue par les spécialistes du sport, voire les acteurs dans ce domaine, c’est que cet organe n’a jamais rempli ses fonctions comme il se doit. À preuve depuis l’arrivée de Housni Benslimane à sa tête en novembre 1993, le CNOM n’a jamais tenu son assemblée générale. C’est dire que l’instance suprême de notre sport est en hibernation depuis plus de neuf ans comme si tout se passe dans le meilleur du monde dans notre sport. Or depuis cette date toutes les disciplines, sans exception aucune, ont connu des déboires divers sans que le CNOM ne soit intervenu pour redresser des situations souvent catastrophiques. Beaucoup de fédérations ont roulé avec des comités provisoires qui ont a envenimé davantage leur gestion.
Le cyclisme, le football, le handball, la lutte et l’athlétisme ont été happés par des comités qui perdurent dans le provisoire de l’illégalité. Quand on gère le sport à la manière de l’épicier du coin, il fallait s’attendre aux éliminations précoces à la CAN 1998 et au Mondial Français. Il fallait s’attendre aussi à la débandade du onze national à la CAN 2002 et surtout à son élimination de la coupe du monde asiatique. Il fallait s’attendre encore à l’indiscipline qui a caractérisé le groupe en coupe d’Afrique quand Ouaddou a quitté le Mali fuyant une ambiance électrique que les accompagnateurs de l’équipe nationale n’ont pas pu juguler. L’athlétisme n’a pas échappé à cette dérive puisque la fédération n’existe plus et que les athlètes, s’ils ne se tirent pas dessus, émigrent en masse ailleurs.
Le comité provisoire dirigé par Aouzal ne fait rien dans la légalité sauf de commettre des bourdes comme celle de la suspension à vie de Khalid Boulami. Comme le CNOM n’a pas tenu son assemblée générale, le comité provisoire ne tient pas , lui aussi, à la tenir.
Le cyclisme boite depuis longtemps et avec lui le tour du Maroc, qui dans son apogée avait fait le tour du monde par sa réputation. Aujourd’hui la roue est crevée. Comme partout dans les clubs, les ligues et les clubs qui survivent financièrement grâce à une perfusion quotidienne. Toutes les disciplines sont dans la salle de réanimation et curieusement le médecin CNOM ne voit pas l’urgence à y accéder pour sauver notre sport d’une grave dérive financière et morale.

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