Chroniques

Hors-jeu : Préjudice

Le constat est-là, même si de grandes interrogations demeurent sans réponses : le niveau du sport le plus populaire au Maroc est en pleine régression. Le Public déserte de plus en plus les stades de football dont les guichets étaient, autrefois hélas, souvent fermés bien avant le début du match. Une simple rencontre opposant des équipes au milieu du classement attirait des milliers de spectateurs venus passer des moments agréables en savourant la compétitivité et la concurrence sportive sur la pelouse. Jamais les dirigeants de clubs ne se trouvaient au premier plan. Les projecteurs étaient focalisés plutôt sur les joueurs ou les entraîneurs. Les choses se déroulaient à merveille comblant ainsi le public présent, et ce malgré des infrastructures qui laissaient à désirer. De nos jours, les choses sont loin de ce tableau qui semble idyllique comparé à l’état désastreux où se morfond le football national en particulier. Le niveau du championnat est en dessous de la moyenne, c’est un fait. Et ce n’est certainement pas à cause du manque des ressources humaines ou des talents. Au contraire. Lorsque l’on assiste aux matchs de nos sélections nationales (A, B et juniors), on découvre que notre football a beaucoup progressé, et suit de très près le cours de l’évolution de la compétition à l’échelle régionale et internationale. Mais dès qu’il s’agit d’un match local, ça bloque. Il est donc clair qu’un public connaisseur est totalement découragé et ne se donne plus la peine d’effectuer un déplacement pour revenir déçu, voire très en colère, avec le pénible sentiment d’avoir été lésé. Tout aussi paradoxal que cela puisse paraître, les exploits de certains clubs Marocains au niveau continental (Raja, WAC), souvent présents dans le carré d’As en coupes Africaines, laissent penser que le niveau de la compétition est hors pair dans notre pays !! Ce qui est malheureusement loin d’être le cas. Pire, le mécontentement du public s’est répercuté même sur les matchs classiques et les derbys traditionnels qui se jouent devant moins d’un millier de personnes. Que dire si l’on sait que la recette du Raja lors de son match aller contre les Rangers du Nigeria n’a pas atteint les dix mille dirhams !! Le Raja a pourtant bien joué et le score fut plus que satisfaisant. Les observateurs imputent cette situation à des raisons plus consistantes. D’abord, l’aspect purement sportif est souvent relégué au second plan. Ensuite, la formule d’usage pour justifier l’incompétence et masquer les faiblesses est expliquée par le manque de moyens. Et enfin, tous les efforts déployés pour détecter les jeunes talents sont de nature purement lucratifs. Pour peu, les joueurs seraient considérés comme de la marchandise pour ne pas dire un mot plus rébarbatif. Au lieu de les mettre au service du sport local, on les prépare à l’exportation vers toutes les régions du globe. Le Maroc se démêle pour organiser le Mondial dans sept ans, et ce genre d’anomalie est susceptible de porter un grave préjudice à la réputation de notre pays, surtout qu’il est facile de le comparer à ses voisins où le football ne cesse de fleurir.

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