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Hors-jeu : Tel père, tel fils

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Le fils du dirigeant libyen, Saadi Kadhafi fait encore la Une de la presse internationale. Il est derrière l’annonce inédite de la candidature conjointe tuniso-libyenne en vue d’organiser la coupe du monde 2010. La Libye va construire des stades tout neufs pour la circonstance si cette candidature est acceptée par la FIFA, avance Saadi. L’annonce est survenue après que Joseph Blatter s’est déclaré opposé à une réédition de l’expérience nippo-coréenne de 2002. Plus que de l’assurance, l’initiative de Kadhafi fils est une sorte de défi. L’on a l’impression que pour une fois, les moyens justifient la fin. Les sommes colossales versées à certains pays européens en guise de dédommagements, et la façon dont ces mannes célestes ont été distribuées, donnent une nette impression sur la fortune inépuisable dont dispose le pays d’Omar Al Mokhtar. Avec tout le respect qu’il doit aux autres pays candidats, le colonel, fils de colonel ne voit que l’Afrique du Sud dans la peau d’un concurrent de taille. Une manière polie de discréditer les autres candidats et à leur tête le Maroc. Car selon Saadi, joueur professionnel en première division du championnat italien, ingénieur dans le civil, colonel dans l’armée, vice-président de la Fédération libyenne, et capitaine de la sélection libyenne, dit qu’en cas d’acceptation de la candidature tuniso-libyenne, l’infrastructure routière, hôtelière et aéroportuaire en Libye sera améliorée et que de nouveaux stades seront construits. Rien qu’en juin dernier, il avait estimé que son pays avait de grandes chances d’organiser le Mondial-2010. Saadi Kadhafi avait, à cette époque, exclu l’idée d’une co-organisation avec un autre candidat nord-africain, indiquant que son pays menait une étude de faisabilité avec une société allemande qui parle de 4 à 6 milliards de dollars pour organiser le Mondial et que la Libye est prête à dépenser cette somme. Sous-entendu : une somme que les autres candidats seraient incapables de débourser. Une quasi-transformation de position en l’espace de quelques semaines seulement. Feu SM Hassan II avait dit une fois que le guide de la révolution libyenne change d’idée comme il change de chemise. Il y a peut-être lieu d’ajouter aujourd’hui la célèbre formule : tel père, tel fils. Par la force du fric donc, le point de vue de la FIFA au sujet de la co-organisation notamment après le dernier mondial au Japon et en Corée du Sud risque de changer. La commission mixte tuniso-libyenne mettra tout en oeuvre pour éviter les difficultés rencontrées lors du dernier mondial comme elle mettra à profit le rapprochement et les similitudes qui existent entre les deux pays. Les six Fédérations des pays-candidats ont jusqu’au 30 septembre pour présenter leur dossier de candidature officiel au secrétaire général de la FIFA, le Suisse Urs Linsi. L’association Maroc 2010 a plus que jamais intérêt à se ressaisir pour faire face à cette nouvelle donne. La prospérité tourne plus la tête que l’adversité. C’est que l’adversité vous avertit, et que la prospérité fait qu’on s’oublie. En tout cas, il est certain que le ridicule naît du contraste du grand au petit. Plus l’objet est élevé, plus le contraste est marqué, et le ridicule facile à saisir.

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