Chroniques

Label marocanité : Besoin de sursaut

J’ai bien voulu déjouer cet incompressible courroux qui me tenaille depuis le début de la semaine. Qu’ai-je à dire sur le terrorisme qui n’a pas déjà été écrit ? Que dire face à l’innommable et le dire à qui et pourquoi ? Exprimer une indignation ? Commettre une dénonciation incantatoire? On a déjà donné. Comment feindre parler à des Zélotes sachant que le texte leur est inaccessible tant ils sont incultes ou autistes ? Comment enfin éloigner cette colère indicible qui peut ouvrir les écluses du déraisonnable ?
Etrange et curieux climat que celui du Maroc d’aujourd’hui. Nous voici donc menacés par cette guérilla épisodique, bricoleuse et amatrice. Nous voilà face à cette hostilité insensée portée, essentiellement, par des gosses que de grosses mains manipulent alors que le pays est pleinement engagé dans les chemins de l’espérance.
Etrange paradoxe que de voir une société, qui, avec son rythme, entreprend des réformes lourdes et des mutations fécondes, faire face à un état-major obscur et occulte qui, dans l’ombre, manœuvre pour alimenter le trouble, fabriquer l’instabilité et produire la terreur dans le cœur des hommes. Un état-major qui s’appuie sur des intermittents de la terreur comme d’autres sont intermittents du spectacle. Sachant que notre pays à un réservoir abondant de potentiels intérimaires, cet état-major puise dans ce silo de la chair à bombe qu’il envoie se déchiqueter. C’est bien moins cher que les tracts tant leur projet intemporel considère la vie humaine comme sans aucune espèce d’importance.
A notre tour d’être autistes face au terrorisme. Le raisonnement et l’intelligence ne doivent se compromettre ni avec son logiciel ni avec sa grammaire. Le terrorisme ne se comprend pas. Il se combat. Toute circonstance atténuante est à bannir et doit être nulle et non avenue.
Toutes les misères du monde ne peuvent justifier la terreur aveugle. On peut invoquer la pauvreté la plus insoutenable, l’habitat le plus estropié et l’urbanisme le plus lépreux, ils resteront insuffisants pour légitimer qu’on se ceinture d’une bombe confectionnée pour frapper des innocents. Les belles âmes et les libres d’esprit qui, dans leurs gazettes, égrènent ce chapelet d’argumentaire sont plus proche de la faute que de l’erreur.
Comment résister et vaincre quand la détermination face à la terreur peut être ébréchée par le bruit des mots qui succède au vacarme des bombes? Le pays et le peuple doivent être implacables face à ces khmers. Il ne faut, face à eux, ni perdre la guerre ni céder une bataille. Face à la régression qu’ils portent comme un virus, il n’y a que le refus et le sursaut intégral et déterminé que le peuple marocain, avec toutes ses composantes, doit affirmer. Clairement
Mais il y a deux autres conditions : La réhabilitation de la notion de Nation qui doit cesser d’être abstraite. Il est temps de définir trois ou quatre valeurs non négociables, dont le refus de la violence. Et puis la réhabilitation de nos écoles et leur sanctuarisation afin qu’elles initient, à nos enfants, ce que nous sommes au lieu d’être des fabriques d’analphabètes que la moindre idée fanatise.

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