Chroniques

Label marocanité : une tumeur dans le Sahel

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Elles compléteraient l’action que mène à l’extérieur la branche maghrébine d’Al Qaïda, dénommée l’AQMI, contre les intérêts stratégiques de la France. Dernier fait de guerre de cette organisation,  l’enlèvement de cinq Français au Niger. La revendication est authentifiée. Et comme d’habitude, elle est venue à travers Al Jazeera, média privilégié des terroristes. Le Maghreb a aujourd’hui une tumeur dans ses talons. La nébuleuse terroriste agit dans ses flancs sud. Elle se déploie dans une immense bande saharo-sahélienne, foulant des frontières poreuses entre  l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Niger. Les djihadistes maghrébins ont fait allégeance à Oussama Ben Laden en 2006. Les chefs de l’AQMI sont pour l’essentiel issus des rangs des Groupes islamiques armés. Le GIA, tout le monde s’en souvient. Il avait saigné à blanc l’Algérie dans les années 90 du siècle dernier. Il a essentiellement décimé les rangs des  intellectuels, des journalistes et des innocents avant de se donner le nom de Groupe salafiste pour la prédication et le combat «GSPC» et devenir ainsi un vrp de la guerre sainte.
La faiblesse des structures d’Etat de la bande du sahel fut une opportunité pour l’AQMI. L’expérience afghane ou somalienne l’ont inspirée et les territoires qui ont horreur du vide politique constituent désormais son champ d’action favori. La pauvreté et le dénuement facilitent la corruption des chefs traditionnels et les liens de sang, par des mariages, constituent un moyen tactique pour favoriser l’implantation et les complicités. Et c’est en substance ce qui lui permet d’exercer, en toute impunité, son action faite pour l’essentiel de rapt, de trafic des armes, de pratiques criminelles lucratives et particulièrement des prises d’otage rémunératrices. 5 millions par tête de pipe ! Qui dit mieux ? La prise d’otage a en plus un double intérêt. Outre que le rançonnage est substantiellement rentable, comme ce fut le cas avec l’Autriche et récemment avec l’Espagne, la prise d’otage constitue avant tout l’un des plus médiatiques et efficaces moyens de communication politique de cette organisation.
Maintenant, pour déloger cette hydre, il ne suffit pas de constituer «l’Otan de Tamanrasset» qui donne à l’Algérie le leadership de ce combat. Il faut d’abord un Maghreb fort. Il faut aussi et  surtout que les démocraties occidentales, parce que facilement anxiogènes, cessent de composer avant le terrorisme. Le terrorisme ne se paie pas. Il se combat.

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