Chroniques

Maroc nouvel air…

© D.R

Deux événements auxquels j’ai participé ces derniers jours m’ont confirmé que le Maroc était bel et bien entré dans un nouvel air. Un nouvel air frais, jeune, dynamique même si encore fragile, l’air que souffle la jeunesse. Oh je sais pertinemment que je vais en exaspérer certains, ceux qui trouvent que je parle trop de la jeunesse et ceux qui considèrent qu’elle est leur chasse gardée, à ceux-là je répondrais que les jeunes n’appartiennent qu’à eux-mêmes et à leur pays et aux autres  que si cette tribune est régulièrement consacrée aux jeunes  cela n’est qu’une goutte d’eau positive dans un océan d’indifférence.
Ce samedi 1er décembre était célébrée la Journée mondiale contre le sida, ceux qui –au Maroc- ont fait le buzz sont bel et bien les jeunes de Sidays -soutenus par Don Bigg, Nouzha Skalli et Said Mosker- qui pendant 12 heures ont sensibilisé et expliqué les dangers du sida. Face aux milliers de visiteurs du Morroco Mall ils ont trouvé les mots pour en parler, notamment en direction des jeunes. Il faut dire aussi qu’ils avaient choisi une méthode originale et encore largement inédite au Maroc, celle du freeze , mobilisation éclair  en direct dont  les spectateurs ne sont pas informés auparavant… Effet garanti !
Ils ont ainsi réussi à dépoussiérer la sensibilisation autour du sida et cibler les jeunes de façon remarquable.
Volontaires, bénévoles, déterminés, ces jeunes représentent le fer de lance de la «Sawt chabab» sincère, convaincue, celle qui a décidé de retrousser ses manches et de contribuer concrètement au développement et au changement de notre pays.
L’autre moment fort où la jeunesse a montré qu’elle avait choisi de s’approprier un thème qu’elle estime essentiel, fut celui du Café Politis où elle s’est emparée de la réflexion sur la «culture».
Il faut dire que les intervenants qui avaient répondu présent étaient particulièrement impliqués, compétents et en phase avec la jeunesse : Momo, co-fondateur du Boul’vard ; Amine Lagssir web-influenceur et auteur ; Ali Hajji DG de Rezo Production et directeur du Festival de Casa ; Nawal Slaoui, fondatrice de CulturesInterface et actrice culturelle d’avant-garde, et enfin Bertrand Commelin, Conseiller culturel à l’Ambassade de France. Ils ont su accompagner la réflexion des quelque 200 jeunes présents, partager avec eux le constat mais aussi se positionner en interlocuteurs pour les projets de cette jeunesse.
Les élus locaux en ont pris pour leur grade, qui ne s’intéressent que peu voire pas du tout à la culture, les mécènes ont été interpellés afin qu’ils accompagnent les activités culturelles «de proximité» et ne se cantonnent pas aux grands festivals. Vu le nombre extraordinaire de jeunes talents –musiciens, chanteurs, acteurs, danseurs, peintres, auteurs– qui émergent des quartiers et montent à l’assaut de leur art il est apparu évident que la culture est avant tout entre les mains de cette jeunesse, qui entend bien lui donner la place qu’elle mérite –prioritaire- et pour cela, s’en saisir. Mesdames et messieurs les politiques,  soyez-en convaincus, les prochaines élections se joueront AUSSI sur ce thème et les jeunes en feront un élément déterminant au moment du vote !

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