Chroniques

Mieux vaut en rire: Cultuel ou culturel, faut-il vraiment choisir ?

© D.R

Je suis trop respectueux de la religion, de toutes les religions d’ailleurs, pour me permettre  de lui porter atteinte, ni encore moins d’offenser ses pratiquants. Et puis, juste entre nous, j’ai commis tellement de péchés depuis que je suis né qu’il serait suicidaire pour moi d’en rajouter, même si je suis persuadé que le Bon Dieu miséricordieux fera la part des choses le moment venu.

Amen. Tout ceci étant précisé, venons-en au propos que j’ai envie de développer à savoir la toute petite place qui est accordée à la culture dans ce pays pourtant béni de Dieu. En fait, c’est le sympathique et valeureux ministre de cette chose qui me donne, une fois de plus, l’occasion aujourd’hui de plaider sa cause.

En effet M. Amine Sbihi qui est, comme chacun sait, le ministre le plus pauvre de ce gouvernement, autant que tous ses prédécesseurs de tous les gouvernements précédents, a essayé cette semaine de mettre un peu de lumière sur la situation dramatique dans laquelle se trouve tout ce qui concerne la culture au Maroc et éveiller les consciences dormantes, surtout celles de ceux et celles qui ont la possibilité de faire quelque chose de concret et de bénéfique pour elle et qui, hélas, ne font rien ou si peu. Pour illustrer cette situation, M. Sbihi cite 2 chiffres qui sont plus qu’éloquents.

Nous avons 16.000 sites et monuments historiques au Maroc., mais seuls 430 sont sous le contrôle de l’État. Il ne l’a pas dit, mais je suppose que tout le reste devrait être à l’abandon et ce qu’il en reste ne devrait plus intéresser que les cigognes voyageuses et les chiens errants. Ce n’est pas dramatique, ça ?

Mais pourquoi donc tout ce gâchis ? Vous allez me dire, je le sais, que l’État n’est pas très riche, ce qui est vrai, et qu’il n’a pas les moyens de s’occuper de tout cela. Oui, mais, l’État et tous ceux qui veillent sur nous et se préoccupent de notre bien-être savent-ils que notre patrimoine historique constitue une partie non négligeable de ce qu’on appelle à juste titre notre vrai capital immatériel, et que le délaisser ou ne pas s’en occuper, c’est le condamner à terme à une mort sûre, et partant, nous rendre candidats à une pauvreté extrême?

D’ailleurs, il ne faut pas uniquement s’occuper de nos richesses léguées par nos ancêtres ou offertes par la nature, mais également penser à créer et à promouvoir de nouvelles œuvres culturelles partout, dans toutes les régions, villes et villages, car c’est cela le véritable héritage que nous allons laisser à nos enfants et c’est cela qui sera dans quelques années ou dans quelques siècles, le patrimoine immatériel  des générations à venir. Oui, il faut des moyens, oui, il faut de l’argent, mais ces moyens et cet argent existent bel et bien, et il faut juste savoir où les prendre et comment les utiliser. Je me trompe peut-être ou je me fais des illusions, mais je suis convaincu que le problème de la culture de notre pays est d’abord et avant tout une question de volonté politique. Quand j’ai appris, sûrement comme vous, que pour construire et entretenir nos mosquées, nous avons dépensé cette année 200 milliards de centimes, je me suis dit qu’il y a sûrement un truc à tenter.

Oh non, je ne vais pas demander de diminuer  quoi que ce soit, mais je vais juste suggérer qu’il y ait une coordination intelligente entre, dans un premier temps, les départements des Habous et de la culture, et plus tard avec d’autres comme par exemple, l’enseignement et la jeunesse et sports, et je suis certain qu’ensemble, grâce notamment à la synergie des moyens et des méninges, ils peuvent sortir pas mal de choses pour l’intérêt à la fois culturel et spirituel des citoyens et des croyants. Prions tous et toutes ensemble pour que des oreilles attentives nous entendent et agissent en conséquence.  

En attendant, je souhaite un très bon week-end à tous et à toutes qui croient que la vie sans culture n’est pas très belle à vivre. Quant aux autres…
Un dernier mot sous forme de devinette pour rigoler un peu : Pourquoi avoir pensé à augmenter la TVA sur le riz et les pâtes et se rétracter par la suite ?

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