Chroniques

Mieux vaut en rire : De l art de discourir et de bien conduire…

© D.R

Je suis sûr que vous n’allez pas me croire, mais je trouve que notre gouvernement actuel est vraiment génial. C’est vrai que je suis souvent enclin à parler de l’activité – ou de l’inactivité – de certains ministres en charriant un peu, ou que je m’amuse parfois à vous faire marrer sur leur dos, mais, au fond, c’est parce que je les aime bien, que je les châtie mal. Aujourd’hui, et c’est un scoop, je vous annonce solennellement que je suis tombé carrément amoureux de notre gouvernement. Comme disent les jeunes, je le «kiffe» profondément. C’est arrivé d’un coup. En fait, je sentais le coup venir depuis longtemps, mais comme je croyais naïvement que j’étais immunisé définitivement contre de tels égarements, je me suis un peu laissé aller. Je vous explique. Comme vous le constatez chaque jour, je passe mon temps à me prendre pour Zorro. Vous savez, le mec qui est toujours contre tout et contre tout le monde, parce que Monsieur sait tout sur tout et sur tout le monde, parce que Monsieur pense qu’il a tous les droits de taper sur qui il veut et quand ça lui chante sous prétexte qu’on est en démocratie alors que lui-même répète tout le temps qu’il en a marre de vivre dans «une théocratie qui ne veut pas dire son nom»,  parce que Monsieur rêve d’être comme ailleurs, c’est-à-dire, dit-il, là où on peut raconter n’importe quoi sur n’importe qui à n’importe quel moment sans que personne ne vous importune ni n’ose vous en coller une, bien au contraire, pour ça ou contre ça, on vous admire, on fait la queue pour vous applaudir, et on peut même vous payer en gros billets. Ce Monsieur si bizarre, et, il faut le dire, si rare, mais c’est tant mieux, c’est Moi. Ou, plutôt, c’était moi. Car, j’ai changé. Enfin. Et grâce à qui ? Justement, à notre cher et si aimé gouvernement. Comme quoi de bons hommes politiques, même accompagnés d’une seule bonne femme unique, ça peut vous changer un homme, même aussi taré comme moi.  La preuve, c’est un autre homme que vous avez aujourd’hui sous les yeux. Vous allez me demander comment des gens comme ça – qu’est-ce qu’ils ont ces «gens comme ça»? – ont-il pu transformer un mec comme moi? C’est tout simple : avec des mots. Leurs mots. Je crois que j’ai enfin compris ce que veut dire «Le pouvoir des mots». Dans cette affaire, le pouvoir, on va laisser ça de côté car ce n’est pas tout à fait leur tasse de thé, et concentrons-nous plutôt sur leurs bons mots.  Je peux vous en citer des milliers, mais je vais me contenter de quelques-uns, mais qui sont absolument délicieux. L’autre jour, j’écoutais la radio et qu’entends-je ? Un de nos chers ministres poétiser en plein début de soirée. Et que disait-il ? Je vous le livre en mille : «Si la pluie ne tombe pas, ce n’est quand même pas la faute du gouvernement !». Quelle belle phrase ! Franchement, est-ce que quelqu’un de sensé pourrait dire le contraire? Jamais de la vie ! Tenez, une autre d’un autre, envers quelques-uns de ses vilains détracteurs : «Si vous ne nous aimez pas, vous n’aviez qu’à vous faire élire à notre place». Mon Dieu, que c’est beau ! C’est cynique, certes, mais qu’est-ce que c’est juste! Et j’ai laissé pour la fin le meilleur de notre meilleur en chef : «Je demande publiquement et officiellement à tous les agents d’autorité de ne faire preuve d’aucune indulgence à mon égard, si jamais, à Dieu ne plaise, j’enfreins le code la route». Yassalam 3la kalam ! Et vous ne voulez pas que je tombe amoureux de ces «gens-là» ?!?
Alors faites comme moi, aimez-les, et prions tous ensemble pour que le temps soit avec eux. D’ici là, je vous souhaite un très bon week-end pluvieux.

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