Chroniques

Najat, Myriam, Audrey… l’émulation

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Nous ne pouvons -sans conséquences graves- déplorer le désintérêt de notre jeunesse pour la chose publique, sa méfiance à s’engager et en même temps lui refuser toute image valorisante, toute légitime reconnaissance.

Elles sont Françaises oui (je m’empresse d’écrire cela à destination de ceux qui s’insurgent de nous voir revendiquer la franco-marocanité de Najat Vallaud-Belkacem, Audrey Azoulay et Myriam El Khomri, leurs critiques ne sont pas recevables eux qui soulignent avec ostentation «l’origine marocaine» lorsqu’il s’agit d’un délinquant et a fortiori d’un terroriste… qu’ils nous permettent donc de revendiquer la part de marocanité dès lors qu’il s’agit de réussites). Elles sont Françaises donc, elles sont aussi femmes, jeunes, intelligentes et d’origine marocaine, dire cela n’enlève rien à personne, bien au contraire c’est tout d’abord un hommage à leurs parents, à la France elle-même, c’est aussi une source de fierté pour la communauté marocaine de France et pour le Maroc !

C’est également l’histoire de beaux parcours, dans le cas de Najat et Myriam il s’agit de l’ascension de 2 jeunes femmes issues de l’immigration, qui ont réussi grâce à leur engagement politique et leur persévérance. Quant à Audrey, sa grande connaissance dans le domaine de la culture, ses compétences lui ont valu cette promotion sans que jamais elle ne mette en avant son patronyme.

Coupons l’herbe sous le pied, également à ceux qui -en France- voudront y voir une 5ème colonne et ceux qui -ici- y verront la puissance présumée de certains lobbies… Soyons grands, élevons-nous, réjouissons-nous, cessons de tout «rabougrir» et utilisons ces réussites comme des exemples : mettons en place les mécanismes qui permettront aux femmes et aux jeunes d’accéder aux postes de responsabilité, dans notre propre pays. Nous ne pouvons -sans conséquences graves- déplorer le désintérêt de notre jeunesse pour la chose publique, sa méfiance à s’engager et en même temps lui refuser toute image valorisante, toute légitime reconnaissance.

Tous les acteurs sociaux, culturels, tous ceux qui œuvrent auprès de la jeunesse savent à quel point les jeunes ont besoin de repères, d’exemples valorisants : ces 3 jeunes femmes – arrivées à la lumière – le sont, car accessibles, proches et contemporaines : tant la jeunesse marocaine de France que celle du Royaume peuvent y puiser une émulation bienvenue… Outre ces trois jeunes femmes emblématiques, sans oublier Rachida Dati dans un autre gouvernement, existent également des centaines de jeunes élu(es franco-marocain(e)s dans les municipalités, les régions, Français à part entière qui ne renient rien de leur origine.

Enfin, pour sortir de l’aspect identitaire, élargissons notre champ de vision : en ces temps où la binationalité a mauvaise presse auprès de certains (dans les 2 pays d’ailleurs) et alors que nous ployons sous le poids des clichés dévastateurs, des informations en continu qui nous renvoient sans cesse à l’origine des terroristes -sans aucune précaution- voyons en ces parcours une belle opportunité ! La possibilité de mettre à profit ces profils d’excellence pour sortir du piège du repli, de la peur, de la violence, du rejet de l’Autre… pour donner des ailes à la connaissance d’autrui, à l’ouverture, au rapprochement entre les peuples… bref sachons faire de ces identités plurielles un superbe atout pour le vivre-ensemble !

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