Chroniques

Non !

© D.R

Non ! ce mot s’est échappé de la gorge de centaines d’internautes, il y a quelques jours, lorsqu’ils ont découvert la vidéo postée par le jeune Ilyass Lakhrissi qui montrait une petite fille atrocement défigurée.
Non, parce que les images étaient insoutenables, non parce que l’on ne pouvait croire qu’un être humain ait pu s’acharner à ce point sur une enfant, non par refus d’une telle atrocité…
Et pourtant rendons-nous à l’évidence, l’un de nos compatriotes a bien défiguré la petite Wiam -âgée de 10 ans- en tentant de la violer, dans un douar près de Sidi Kacem et l’a atrocement mutilée !
La vidéo était insoutenable et la Toile aussitôt s’est enflammée entre réactions d’indignation, d’incompréhension, entre larmes et rage, entre colère et empathie pour la petite…
Des militants associatifs, des artistes, des personnes engagées, des jeunes se sont mobilisés et à coups d’échanges sur Facebook  ont créé des chaînes de soutien à Wiam, il y avait urgence, la petite avait été recousue avec «les moyens du bord» à Kenitra et si les plaies se refermaient ainsi le risque de cicatrices chéloïdes était inévitable. Pour l’avoir vécu de l’intérieur je dois témoigner de la grande réactivité et de la disponibilté de grands chirurgiens qui ont aussitôt proposé leurs services, tels les docteurs Tazi, Attias ou Guessous…
Grâce à cette mobilisation la petite a pu être transportée dans une clinique de Casablanca et opérée par le docteur Tazi durant 7 heures ! Son œil droit a pu être sauvé, les énormes cicatrices de son visage, ses oreilles et son cou ont été «reprises» et ses bras et jambes recousus…C’est ce qu’il est possible de dire sans tomber dans le voyeurisme…le secret médical a, Dieu merci, ses règles.
La petite est aujourd’hui hors d’affaires et entre les mains de personnel médical compétent, quant à son agresseur – au sujet duquel circulent toutes les rumeurs – il est arrêté et son sort est entre les mains de la Justice.
Pour autant le drame de la petite Wiam nous interpelle et nous oblige ! Que de pareils monstres agissent chez nous -comme dans n’importe quel autre pays- est hélas une réalité, faut-il alors crier à la fatalité et nous en détourner en nous disant que «cela n’arrive qu’aux autres››, certes non.
Les autorités compétentes et notamment l’appareil judiciaire ont un grand rôle à tenir, tout leur rôle ! L’émotion, l’indignation sont légitimes mais il est nécessaire de les dépasser pour agir, c’est en fait la société toute entière qui est concernée et pas seulement le système scolaire, la santé, la police, ou la justice, nous avons tous un rôle à tenir ! Des cris appelant à la vengeance ont été entendus, mais la réponse –populaire, digne, légitime- a été proposée par l’animateur fétiche de la jeunesse Rachid El Idrissi : une marche blanche : silencieuse, respectueuse de la petite victime, appelant la justice à sévir et la population à œuvrer pour que cessent toutes violences aux enfants !
Cette marche loin de toute récupération politique, religieuse ou autre, doit être une vraie mobilisation pour que chaque Marocain(e) prenne conscience qu’aucune atteinte à l’intégrité physique et morale à un enfant n’est tolérable et ne devra rester impunie.

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