Les Etats-Unis ont dépêché un haut responsable au Proche-Orient pour éviter le naufrage de leurs efforts de paix, au-lendemain d’un attentat meurtrier à Al-Qods. Ce haut responsable, John Wolf, que le président américain a chargé de superviser la mise en oeuvre de la «feuille de route» définissant les grandes lignes d’un plan de paix au Proche-Orient, est arrivé directement à Jérusalem. D’où il mène ses tractations pour sauver un processus fragilisé sous les coups des extrémistes des deux bords. Dans le sillage du dernier attentat en date, le Premier ministre palestinien a lancé un ultimatum au Président Yasser Arafat, l’enjoignant de prendre des mesures répressives contres les extrémistes du Hamas et du Jihad. En fait, il devait présenter à l’Autorité palestinienne, quatre exigences qui, si elles n’obtiennent pas le soutien de Yasser Arafat, le gouvernement démissionnera. Le Président Arafat devra ainsi soutenir les mesures prises par le gouvernement palestinien contre le Hamas et le Jihad. Il devra ensuite soutenir le processus de démantèlement des branches armées de chacun de ces deux groupes. Il devra également autoriser des mesures directes contre les deux groupes, comme, par exemple, l’interdiction de s’adresser aux médias. Mahmoud Abbas veut aussi bloquer le financement des organisations affiliées à ces deux mouvements. Enfin, le Premier ministre palestinien exige de Yasser Arafat qu’il rassemble toutes les organisations sécuritaires palestiniennes sous la seule autorité du ministère de l’intérieur. Les observateurs sont unanimes à qualifier de «tournant» l’attentat suicide. Pour eux «les règles du jeu ont changé. L’attentat n’est pas un nouvel acte de vengeance du Hamas, mais un attentat stratégique, «un massacre qui constitue un tournant». Ils soulignent, cependant, qu’il faut poursuivre le processus de règlement politique, car l’alternative serait de se retrouver dans le cycle infernal de la violence ». En tout cas, Palestiniens et Israéliens doivent maintenant s’interroger et redéfinir comment agir. Car, tout le monde s’accorde à reconnaître que «la leçon est simple, personne n’échappe au terrorisme, les attentats-suicide étant le fléau de ce début du troisième millénaire. Impossible d’y échapper, de le nier ou de le minimiser. Il faut le vaincre».